Abidjan – Le président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, a fait une sortie remarquée ce week-end en abordant, non sans ironie, sa situation administrative controversée. Interrogé sur la question de sa nationalité ivoirienne, Thiam a lancé une réplique cinglante, mêlant humour et défense d’une réalité plus large : « Il faudrait aussi rendre la Coupe d’Afrique des nations gagnée en 2024, parce que la moitié de l’équipe nationale est dans la même situation que moi ! »

Une déclaration lourde de sens, alors que l’ancien banquier international devenu acteur politique fait face à des critiques quant à son attachement au pays. Thiam, revenu sur la scène politique ivoirienne avec l’ambition de redonner au PDCI ses lettres de noblesse, n’a jamais caché ses années passées à l’étranger – des années qui, pour certains, brouillent aujourd’hui son image de « fils du pays. »

En évoquant la récente victoire historique des Éléphants à la CAN 2024, Thiam touche une corde sensible : une grande partie de l’équipe nationale est composée de joueurs nés ou formés hors des frontières ivoiriennes. Leur contribution héroïque à la victoire continentale est devenue un symbole d’unité, transcendant les origines et les parcours personnels.

Par cette sortie, Tidjane Thiam renvoie ses détracteurs à une évidence : l’identité nationale ne se réduit pas à un lieu de naissance ou à une durée de séjour. Elle se construit dans l’engagement, dans les actes posés pour la patrie. À l’image des footballeurs qui ont fait retentir l’Abidjanaise sur le toit de l’Afrique, il revendique pleinement son droit à servir la Côte d’Ivoire.

Dans une Côte d’Ivoire en quête de réconciliation et de modernité, la déclaration de Thiam pourrait bien résonner au-delà du cercle politique. Elle pose une question fondamentale : que signifie être Ivoirien en 2025, dans un monde de mobilité et de diasporas dynamiques ?

Alors que la présidentielle approche et que les joutes verbales s’intensifient, Tidjane Thiam a, en une phrase, rappelé que le patriotisme ne se mesure ni aux kilomètres parcourus, ni au nombre d’années passées à l’étranger, mais à la loyauté envers une nation et à la volonté de bâtir son avenir. https://actucameroun.com/2025/04/24/tidjane-thiam-il-faudrait-rendre-la-can-2024-la-moitie-de-lequipe-est-dans-la-meme-situation-que-moi/