Par Prince Bertoua
La ville de Goma, déjà meurtrie par les récents affrontements armés, sombre dans une crise économique sans précédent. Alors que le fracas des armes commence à s’estomper, une autre bataille s’intensifie : celle du pouvoir d’achat.
Une économie paralysée
Depuis plusieurs jours, les banques restent cadenassées, privant la population de liquidités vitales pour ses besoins quotidiens. Ce blocage du système financier exacerbe une inflation galopante, rendant l’accès aux biens de première nécessité de plus en plus difficile.
Les marchés, autrefois animés, peinent désormais à fonctionner. Les prix des denrées alimentaires et des produits de base ont littéralement explosé : certaines marchandises coûtent aujourd’hui le double, voire le triple de leur valeur habituelle. Le carburant, déjà rare, devient un luxe inabordable, impactant les transports et aggravant la chaîne d’approvisionnement.
Les stigmates du chaos
À cette asphyxie financière s’ajoute l’impact dévastateur des récents pillages. De nombreux commerces, mis à sac ou incendiés, sont à l’arrêt, privant des centaines de familles de revenus. Les scènes de violences et de destructions ont laissé place à une autre détresse : celle de la survie au quotidien dans une ville où l’insécurité économique menace autant que l’insécurité physique.
« Nous avons survécu aux balles, mais maintenant, nous devons survivre à la faim », confie un commerçant démuni, les étals de son échoppe vides.
Quelle réponse d’urgence ?
Face à cette descente aux enfers, la population attend des mesures urgentes. Les autorités congolaises doivent rapidement restaurer l’accès aux banques, sécuriser les approvisionnements et soutenir la relance des activités commerciales. Mais dans un contexte où l’instabilité demeure, la marge de manœuvre est mince.
Si rien n’est fait, le risque est grand de voir la colère populaire s’exprimer à travers de nouvelles tensions, aggravant un climat déjà explosif. Goma, ville résiliente, a souvent fait face aux tempêtes. Mais cette fois, le défi est de taille : éviter que la crise économique ne prolonge indéfiniment le calvaire de ses habitants.
