Kinshasa, 31 janvier 2025 – Dans une décision historique, le Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a ordonné une série de mesures économiques drastiques visant à soutenir l’effort de guerre face à la crise sécuritaire persistante dans l’est du pays. En réponse à l’intensification des conflits et à la nécessité de réaffecter les ressources vers la défense et la sécurité, plusieurs mesures ont été prises pour rationaliser les dépenses publiques et concentrer les ressources sur les priorités nationales.

Dans un décret présidentiel diffusé ce matin, le Chef de l’État a annoncé la suspension des missions et évacuations sanitaires non essentielles à l’étranger pour une période indéterminée, une décision qui affectera probablement les membres du gouvernement, les hauts fonctionnaires et d’autres cadres de l’État qui bénéficient traditionnellement de ce privilège. L’objectif, selon un communiqué officiel, est de limiter les dépenses liées à ces évacuations coûteuses et de réorienter les fonds vers l’effort de guerre.
Une autre mesure phare concerne les salaires des fonctionnaires de l’État. Le président a ordonné la suspension des augmentations salariales, des corrections de grade et des mécanisations des agents publics pendant 12 mois, une exception étant faite pour les membres des forces armées et de la police, dont les missions sont considérées comme essentielles dans le contexte actuel.
Le gouvernement soumis à une rigueur extrême

Félix Tshisekedi a également exigé de son gouvernement et de son cabinet que des mesures d’austérité soient prises dans les 72 heures, avec des coupes substantielles dans le train de vie des institutions. Le décret impose des réductions progressives des frais de fonctionnement pour la présidence, le parlement, le gouvernement, le pouvoir judiciaire et les institutions d’appui à la démocratie.
Les rémunérations des mandataires publics, des membres des cabinets politiques du pouvoir judiciaire et des responsables des institutions d’appui à la démocratie seront également touchées par ces réductions. Ces nouvelles orientations visent à limiter les dépenses non essentielles et à rediriger les ressources pour soutenir l’effort militaire contre les groupes armés qui déstabilisent le pays.
Une réponse face à la guerre et aux défis économiques
Cette décision intervient dans un contexte où la RDC fait face à des défis sécuritaires majeurs, notamment dans l’est du pays, avec les rébellions qui continuent de frapper la population et les infrastructures stratégiques. À cela s’ajoute un climat économique de plus en plus tendu, marqué par une inflation galopante, la dévaluation du franc congolais et des difficultés d’approvisionnement.
Félix Tshisekedi semble ainsi vouloir envoyer un message fort à la nation : l’unité nationale, le patriotisme et le sacrifice sont désormais plus que jamais nécessaires pour surmonter les épreuves du moment. Ces mesures devraient également être perçues comme une tentative de rassurer la communauté internationale quant à l’engagement de la RDC à prioriser sa sécurité nationale et à renforcer sa stabilité interne.
Patriotisme ou nécessité ?

Mais au-delà des symboles, ces mesures suscitent des interrogations sur la manière dont elles seront perçues par la population congolaise, déjà confrontée à des conditions de vie difficiles. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer les inégalités salariales dans l’administration publique, et cette nouvelle série de mesures pourrait attiser des tensions sociales.
L’appel du président à la réduction du train de vie pourrait également entraîner une réorganisation radicale des priorités économiques du pays. Mais la vraie question demeure : le gouvernement saura-t-il convaincre les Congolais, déjà éprouvés par des années de guerre et de crises économiques, que ces sacrifices sont réellement pour leur bien ?
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