Kinshasa, 28 janvier 2025 – Face à la dégradation alarmante de la situation sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), et plus particulièrement à Goma, l’opposant politique Martin Fayulu hausse le ton. Dans un communiqué publié ce jour, il exprime sa compassion envers les populations affectées et annonce une série de mesures pour contrer ce qu’il qualifie « d’agression rwandaise ».
Un ton martial et une dénonciation directe du Rwanda
Dans son message, Martin Fayulu affiche un soutien sans faille aux forces de défense congolaises, engagées dans des affrontements avec ce qu’il décrit comme des « forces rwandaises ». L’ancien candidat à la présidentielle accuse Kigali d’être directement impliqué dans l’instabilité qui secoue la région de Goma et ses environs. »
Je tiens à exprimer mon soutien total à nos forces de sécurité et de défense qui opposent une résistance farouche aux forces rwandaises », écrit-il, appelant les Congolais à un soutien indéfectible envers leurs soldats.

Ce n’est pas la première fois que l’opposant accuse le Rwanda d’ingérence militaire en RDC. Cependant, son ton s’est durci, notamment en exigeant des sanctions internationales contre le régime de Paul Kagame. Il interpelle à cet effet le Conseil de sécurité des Nations Unies, l’Union Africaine et la SADC, les exhortant à prendre des mesures punitives afin de « faire respecter l’intégrité territoriale et la souveraineté de la RDC ».
Félix Tshisekedi mis face à ses responsabilités
Mais Fayulu ne s’arrête pas là. Il met également en cause le président Félix Tshisekedi, l’accusant d’être un « obstacle » à la résolution de la crise sécuritaire. Il va plus loin en affirmant que si ce dernier « persiste à se dresser en obstacle », il devra démissionner, le tenant pour seul responsable de la situation actuelle.
Ce discours s’inscrit dans une ligne de critique constante que Fayulu adresse à la gouvernance de Tshisekedi depuis les élections de 2018, qu’il considère toujours comme frauduleuses.

Un appel à la rue : vers une démonstration de force populaire ?Dans un contexte de tensions croissantes, Martin Fayulu annonce une grande marche de colère pour le samedi 1er février, appelant le peuple congolais à descendre massivement dans les rues en protestation contre « l’agression rwandaise » et en soutien aux forces armées nationales.
Ce nouvel appel à la mobilisation pourrait être une épreuve de force face au pouvoir en place, dans un pays où les manifestations de l’opposition sont souvent réprimées par les forces de l’ordre.Reste à voir si cette mobilisation connaîtra un large écho et si la communauté internationale, jusqu’ici prudente sur la question rwandaise, réagira aux appels de Fayulu. En attendant, la situation à Goma continue de se détériorer, avec un impact humanitaire dramatique pour les populations locales.