Une offensive annoncée contre l’occupation à l’Est
Kinshasa, 25 janvier 2025 – Les rideaux tombent sur une décennie de massacres et d’instabilité dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Lors d’une conférence de presse tenue ce matin à Kinshasa, les ministres de la Défense et des Affaires étrangères ont réaffirmé la détermination de leur gouvernement à mettre un terme définitif à ce qu’ils qualifient d’ »occupation rwandaise » par l’entremise de la milice du M23.
Un ras-le-bol face à une décennie sanglante

Depuis plus de dix ans, les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri ont été ravagées par des affrontements entre l’armée congolaise (FARDC) et le M23, un groupe rebelle accusé d’être soutenu par Kigali. Les violences ont causé des milliers de morts, des déplacements massifs et une crise humanitaire sans précédent. Malgré les multiples accords de cessez-le-feu et les interventions diplomatiques, les espoirs de paix se sont régulièrement effondrés face à la résurgence des combats.
« Nous ne pouvons plus tolérer que notre souveraineté soit bafouée par une force étrangère. Le temps des négociations stériles est révolu. L’armée congolaise est prête à agir pour défendre le peuple et restaurer l’intégrité de notre territoire », a déclaré le ministre de la Défense avec gravité.
Une pression militaire et diplomatique accrue
Kinshasa semble désormais avoir changé de stratégie. Fort du soutien populaire et de nouvelles alliances internationales, le gouvernement congolais promet une double offensive : sur le terrain militaire et dans les couloirs diplomatiques. Les FARDC, renforcées par de nouveaux équipements et des conseillers militaires étrangers, multiplient les préparatifs pour une offensive décisive contre les bastions du M23.
En parallèle, la RDC intensifie ses pressions sur la communauté internationale. Lors de cette conférence, le ministre des Affaires étrangères a exhorté les Nations unies, l’Union africaine et la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) à adopter des sanctions fermes contre le Rwanda.
Kigali dans le viseur

La RDC accuse ouvertement Kigali de soutenir le M23 en lui fournissant armes, logistique et entraînement. Bien que le Rwanda ait toujours nié ces allégations, des rapports onusiens corroborent les accusations congolaises. La tension entre les deux pays a atteint son paroxysme, menaçant d’entraîner la région dans une crise majeure.
« Le Rwanda doit comprendre que l’impunité a une fin. La RDC est prête à défendre sa dignité et à faire face à toute tentative de déstabilisation », a martelé le ministre.
Un tournant pour la région ?
La situation en RDC est surveillée de près par ses voisins et les puissances mondiales. Si la mobilisation de l’armée congolaise marque une étape décisive dans la lutte contre le M23, elle soulève également des inquiétudes sur une possible escalade régionale. La paix durable dans la région des Grands Lacs dépendra non seulement de l’éradication des groupes armés, mais aussi de l’instauration d’un dialogue sincère entre Kinshasa et Kigali.
Pour l’heure, la RDC semble résolue à tourner la page de la soumission. « C’est une question de vie ou de mort pour notre nation », a conclu un ministre, les yeux empreints d’une détermination farouche.
Alors que l’armée se prépare à agir, l’heure de vérité approche pour l’Est congolais, un territoire marqué par des décennies de souffrances, mais porteur d’un espoir de renouveau.