Sécurité et Stabilité : Clés de l’Élection de 2025 au Cameroun

Un Contexte Électoral Tendu
A l’approche de l’élection présidentielle de 2025 au Cameroun, la sécurité et la stabilité s’imposent comme des enjeux cruciaux. Le pays, déjà marqué par des tensions politiques et sociales, se prépare pour un scrutin qui pourrait remodeler son avenir. Dans son discours à la jeunesse du 10 février 2025, le président Paul Biya a souligné l’importance de ces facteurs. Il a appelé les jeunes à voter avec discernement, les incitant à ne pas céder aux provocations. Pourtant, les discours de haine et la désinformation planent sur le climat électoral, menaçant d’envenimer la situation.
Des événements récents, tels que les violences à Meyo et la découverte de charniers, illustrent la fragile réalité de la situation. Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a dénoncé ces actes de violence, plaidant pour une action urgente qui puisse restaurer la cohésion nationale. Ces incidents soulignent la nécessité d’un environnement pacifique pour assurer un processus électoral serein et démocratique.
La sécurité est perçue comme un prérequis essentiel à la participation citoyenne. Les jeunes, représentant une part significative de l’électorat, doivent se sentir en sécurité pour exercer leur droit de vote. En effet, la peur et l’insécurité peuvent dissuader les électeurs de se rendre aux urnes, compromettant la légitimité du scrutin.

Les Appels à la Cohésion Nationale
Face à cette situation, divers acteurs politiques et sociaux font entendre leurs voix en faveur de la cohésion nationale. Christian Ntimbane Bomo, candidat à la présidentielle, met en garde contre l’instrumentalisation communautaire susceptible d’exacerber les tensions. Il insiste sur la nécessité d’enquêtes judiciaires pour établir la vérité concernant les violences récentes. Ce plaidoyer pour la vigilance serait crucial pour éviter toute représaille identitaire. Une approche préventive est indispensable afin de maintenir un climat de tranquillité à l’approche des élections.
De son côté, Shanda Tonme a adressé une lettre au Premier ministre, soulignant l’importance d’un dialogue inclusif. Selon lui, des élections se déroulant dans un climat tendu ne feraient qu’accentuer les fractures existantes. Il appelle à des négociations sincères, notamment concernant la crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NOSO), pour garantir la sécurité et la stabilité du pays avant le scrutin.
A l’approche de la campagne électorale, ces appels à la cohésion nationale semblent plus que jamais pertinents. Les discours de haine, couplés à des provocations, peuvent mener à des violences, comme le démontrent les événements passés. Il devient donc crucial que les leaders politiques redirigent le discours public vers la paix et l’unité.

Les Défis à Surmonter pour un Scrutin Pacifique
Malgré ces appels à la paix, plusieurs défis demeurent. La prolifération des discours haineux, souvent alimentée par certains médias, constitue une menace sérieuse pour la stabilité. Maurice Kamto a mis en garde contre la montée de la haine tribale et ethnique, qui empoisonne le climat électoral et compromet la vision d’un vivre-ensemble. Dans ce contexte, il est impératif que les élites politiques et sociales dénoncent ces dérives afin de préserver la réputation d’accueil du Cameroun.
Le président Biya a également rappelé aux jeunes de faire preuve de discernement face aux promesses trompeuses de certains candidats. En les appelant à voter « en toute responsabilité, dans le calme et la sérénité », il met en avant l’importance d’un choix éclairé pour l’avenir du pays. Cette responsabilité collective est essentielle pour empêcher que les frustrations ne se transforment en violence.
En somme, la sécurité et la stabilité sont des conditions sine qua non pour un processus électoral réussi au Cameroun. Les acteurs politiques, les médias et la société civile doivent s’unir pour créer un environnement propice à la paix et à la démocratie. La question demeure : comment les Camerounais peuvent-ils garantir un climat de sécurité et de stabilité tout en exerçant leur droit de vote ?