Le secteur tertiaire : moteur de l’économie camerounaise
Une croissance significative en 2024
En 2024, le secteur tertiaire du Cameroun a enregistré une croissance remarquable de 3,6 % au quatrième trimestre, d’après les données de l’Institut national de la statistique (INS). Ce chiffre met en lumière l’importance croissante des services dans la dynamique économique du pays. Le secteur englobe une diversité de services, allant de la communication à l’hôtellerie-restauration, sans oublier les services financiers et les administrations publiques.
Cette performance s’avère d’autant plus remarquable dans un contexte où le secteur secondaire a enregistré un recul de 0,7 %. Ce déclin a pesé sur l’économie, mais le secteur tertiaire a réussi à compenser cette perte. Cela rappelle la résilience de ce secteur, essentiel à la stabilisation économique. En effet, les services ont joué un rôle clé dans la création d’emplois et la stimulation de la consommation, renforçant ainsi la demande intérieure.
Des experts, tels que le professeur Jean-Claude Nguem de l’Université de Yaoundé, soulignent que cette dynamique résulte d’une transformation structurelle de l’économie camerounaise. Selon lui, « le secteur tertiaire est devenu le pilier de notre économie, répondant aux besoins croissants de la population tout en générant des revenus significatifs pour l’État. »
Les secteurs clés du tertiaire
Parmi les segments les plus dynamiques du secteur tertiaire, la communication se distingue par sa croissance fulgurante. L’essor des technologies numériques et l’accès croissant à Internet ont propulsé le chiffre d’affaires des entreprises de télécommunications et des services en ligne. Une population jeune et avide de nouvelles technologies alimente cette tendance.
Parallèlement, l’hôtellerie-restauration connaît également une expansion notable. Le Cameroun, riche de son patrimoine culturel et touristique, attire de nombreux visiteurs, tant nationaux qu’internationaux. Les investissements dans les infrastructures touristiques, comme les hôtels et restaurants, ont diversifié l’offre et amélioré l’expérience des touristes. Selon l’Organisation mondiale du tourisme, le secteur pourrait représenter jusqu’à 10 % du PIB d’ici 2030.
Les services financiers, quant à eux, sont cruciaux pour faciliter les transactions économiques. La digitalisation des services bancaires, via la montée des solutions de paiement mobile, a permis d’inclure une partie de la population auparavant non bancarisée. Cette évolution favorise l’accès au crédit et dynamise l’entrepreneuriat local.
Défis et perspectives d’avenir
Malgré ces avancées, le secteur tertiaire du Cameroun est confronté à plusieurs défis majeurs. La qualité des services demeure inégale, et les infrastructures, notamment en milieu rural, nécessitent des améliorations. La concurrence, tant locale qu’internationale, pousse les entreprises à s’adapter rapidement pour rester compétitives.
Les experts insistent sur la nécessité d’une régulation appropriée pour garantir la qualité des services et protéger les consommateurs. Le gouvernement camerounais doit adopter une approche proactive en adoptant des politiques favorables à l’innovation et à l’investissement dans le secteur tertiaire. Cela pourrait inclure des incitations fiscales pour les entreprises investissant dans des technologies vertes ou des services durables.
En projetant l’avenir, le secteur tertiaire pourrait devenir le principal moteur de croissance économique du Cameroun. Avec une population jeune, une urbanisation croissante et une forte demande pour des services variés, le pays est bien positionné pour tirer profit de ces tendances. Toutefois, il est impératif que les acteurs économiques et politiques collaborent pour surmonter les défis existants et maximiser les opportunités de ce secteur en plein essor.
À l’aube d’une nouvelle ère de développement économique, la question se pose : comment le Cameroun peut-il capitaliser sur la croissance du secteur tertiaire tout en relevant les défis qui lui font face? Les réponses à cette interrogation façonneront l’avenir économique du pays dans les années à venir.
