Mythes sur l’alimentation : Déconstruire les idées reçues
Dans le domaine de la nutrition, de nombreuses idées reçues persistent et influencent nos choix alimentaires. Sophie Janvier, diététicienne nutritionniste à Paris, aborde régulièrement ces mythes lors de ses consultations. Parmi les plus répandus, on trouve l’idée que « ne jamais manger de féculents le soir fait maigrir », la conviction que « l’estomac rétrécit si l’on mange moins » et la notion que « le petit-déjeuner doit être salé pour éviter les fringales ». Ces croyances, bien ancrées dans l’esprit collectif, méritent d’être examinées de plus près.
Les féculents le soir : Amis ou ennemis ?
Le premier mythe que nous devons déconstruire concerne les féculents consommés le soir. Beaucoup pensent qu’ils contribuent à la prise de poids, en raison d’une activité physique réduite en soirée. Cependant, cette vision simpliste ne prend pas en compte le fonctionnement du métabolisme. En réalité, même au repos, notre corps utilise des glucides pour fonctionner. Selon une étude menée par l’Organisation mondiale de la santé, la dépense énergétique de base reste significative, même la nuit.
Il est vrai que notre réponse glycémique est plus élevée le soir, mais cela ne signifie pas que l’on doit éliminer les féculents de nos repas. Au contraire, intégrer une portion modérée (environ un quart de l’assiette) peut même favoriser le sommeil. Les féculents complets, riches en fibres, stabilisent la glycémie et aident à éviter les fringales nocturnes, souvent provoquées par des choix alimentaires inadaptés en fin de journée.
La taille de l’estomac : Un mythe à démystifier
Le deuxième mythe concerne la taille de l’estomac et l’idée qu’il se rétrécit si l’on mange moins. En réalité, l’estomac est un organe flexible qui s’adapte à la quantité de nourriture ingérée. Sa capacité varie de 50 ml à 1,5 litre, mais il ne change pas de taille structurellement. Ce qui se produit réellement, c’est un ajustement de notre perception de la satiété.
Lorsque nous modifions nos habitudes alimentaires, en choisissant des aliments riches en fibres et en protéines, nous apprenons à mieux écouter notre corps. Ainsi, même avec des portions réduites, nous pouvons nous sentir rassasiés. Une étude menée par l’INSEE révèle que 60 % des Français estiment qu’ils mangent trop, mettant en lumière l’importance de la qualité sur la quantité.
Petit-déjeuner : Sucré ou salé ?
Enfin, la question du petit-déjeuner soulève également des débats. Certaines personnes croient fermement qu’un petit-déjeuner salé est préférable. Cependant, cette affirmation mérite d’être nuancée. Un petit-déjeuner sucré, à condition d’être équilibré, peut également être bénéfique. Par exemple, un mélange de flocons d’avoine, de yaourt et de fruits peut offrir un bon équilibre nutritionnel.
Des études montrent que les petits-déjeuners riches en glucides complexes et en protéines contribuent à une meilleure satiété tout au long de la matinée, réduisant ainsi les fringales. En fin de compte, le choix entre sucré et salé doit être guidé par les préférences individuelles et les besoins nutritionnels.
En conclusion, il est crucial de questionner ces mythes alimentaires qui influencent nos comportements. Une approche équilibrée et personnalisée est la clé d’une alimentation saine. Se libérer des idées reçues permet d’adopter des habitudes alimentaires qui répondent réellement à nos besoins et à notre bien-être.
Pour en savoir plus : Source : Elle.fr