samedi 14 juin 2025
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GABON : quand le pangolin avale les amoureux de gain facile

Ils rêvaient d’abondance, ils ont récolté la ruine. Du Massachusetts des années 1920 aux ruelles de Cotonou, en passant par les avenues de Libreville, une constante demeure : la promesse de richesse rapide attire toujours les foules. Et dans cette danse macabre de l’avidité et de la naïveté, le nom de Charles Ponzi reste immortel.

Il y a plus d’un siècle, Charles Ponzi, immigré italien en quête de fortune, imaginait un système où les premiers investisseurs sont payés par les dépôts des suivants, sans aucune activité économique réelle. Résultat ? Une pyramide de papier, bâtie sur le vent. En 1920, le château de cartes s’écroule, faisant de lui l’icône des escrocs financiers à travers les âges.

Mais l’histoire ne s’est pas arrêtée là. L’Afrique francophone, ces deux dernières décennies, a été le théâtre d’arnaques d’ampleur monumentale, copiées-collées du modèle Ponzi. Leurs noms ? ICC Services, BR SARL, Agrobusiness, Pangolin Business, et bien d’autres… Leurs promesses ? Rentabilité exponentielle, liberté financière. Leurs victimes ? Des dizaines, parfois des centaines de milliers de citoyens, séduits par le doux poison du profit sans effort.

ICC Services : le mirage béninois devenu cauchemar national

Au Bénin, l’affaire ICC Services a pris l’ampleur d’un scandale d’État. De 2006 à 2010, cette entreprise dirigée par Guy Akplogan et Émile Tégbénou promettait des rendements faramineux, jusqu’à 200 % de bénéfices trimestriels. Les Béninois, de toutes classes sociales, se ruent. Des commerçants, enseignants, policiers, jusqu’aux religieux… tous veulent leur part du gâteau. Près de 150 000 victimes, plus de 150 milliards de francs CFA envolés. Le rêve s’écroule brutalement en 2010.

BR SARL : Libreville piégé dans une pyramide illusoire

À Libreville, l’histoire se répète sous une autre enseigne : BR SARL. Dirigée par Yves David Mapakou, cette entreprise collecte plus de 15 milliards de FCFA, promettant à ses souscripteurs des retours sur investissement à 20 %. En 2015, le système s’écroule. Près de 30 000 personnes perdent tout. Mapakou s’envole vers la France, laissant un pays traumatisé.

Pangolin Business : le Ponzi du moment au Gabon

Dernière affaire en date, « Pangolin Business », éclatée au grand jour en mai 2025 au Gabon, rappelle brutalement que l’escroquerie financière a muté mais n’a jamais disparu. Présentée comme une entreprise de e-commerce et d’investissement numérique, Pangolin promettait des gains mensuels de 30 à 50 % selon les montants investis. Derrière cette façade moderne : un schéma Ponzi sophistiqué, dopé par les réseaux sociaux et l’absence de régulation rigoureuse.

Selon les premières estimations, des milliers de Gabonais ont été floués, y compris dans des quartiers populaires de Libreville, Port-Gentil et Oyem. La plateforme, qui prétendait être légale, a cessé ses paiements début mai, provoquant une panique générale chez les souscripteurs. Les autorités ont ouvert une enquête, plusieurs têtes commencent à tomber, mais les épargnants, eux, restent sans recours concret à ce jour.

Ce nouveau scandale jette une lumière crue sur l’inefficacité des contrôles dans l’univers du numérique au Gabon et sur la fragilité psychologique d’une population en quête de solutions économiques rapides.

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