Ce lundi 12 mai 2025, Abidjan a vibré au rythme de la grande messe du secteur privé africain. Sous les ors d’un Sofitel Hôtel Ivoire comble, la 12e édition de l’Africa CEO Forum a ouvert ses portes, rassemblant plus de 2 000 dirigeants venus de plus de 75 pays. C’est dans cette agora stratégique que l’Afrique tente, une fois encore, de remodeler son destin économique.
Un rendez-vous de vérité pour l’Afrique

Sous le thème audacieux « Un New Deal public-privé peut-il rebattre les cartes en faveur du continent ? », l’édition 2025 tombe à point nommé. Dans un contexte mondial crispé par le repli sur soi, la montée du protectionnisme et la raréfaction de l’aide au développement, l’Afrique s’interroge : peut-elle bâtir une croissance endogène et résiliente ? Pour les organisateurs, la réponse est limpide : l’heure est venue d’un pacte intelligent entre gouvernants et entrepreneurs.
« Le contexte impose à l’Afrique de lever enfin les freins qui entravent encore son secteur privé », a martelé Amir Ben Yahmed, président de l’Africa CEO Forum. Pour lui, l’agilité stratégique, la capacité d’innovation et la résilience du secteur privé africain en font le bras armé de la transformation économique du continent.
Des chefs d’État au chevet du secteur privé

La solennité de l’événement n’a échappé à personne. Des figures politiques de premier plan ont répondu présent : Alassane Ouattara, Président de la Côte d’Ivoire, Bassirou Diomaye Faye du Sénégal, et John Dramani Mahama du Ghana. Tous incarnent cette volonté de faire de la coopération public-privé un levier majeur de développement.
Mais ce forum n’est pas qu’un sommet de discours. Il se veut opérationnel, structuré autour de trois piliers : améliorer la gouvernance, optimiser les politiques publiques et accélérer la mise en œuvre de la ZLECAf – la Zone de libre-échange continentale africaine.
Des leaders économiques en première ligne

Parmi les voix fortes du secteur privé, on retrouve Christel Heydemann, directrice générale du Groupe Orange, ou encore Samaila Zubairu, président de l’Africa Finance Corporation (AFC). Pour ces leaders, l’Afrique n’a plus besoin de recettes toutes faites mais de solutions adaptées, locales, audacieuses.
Makhtar Diop, directeur général de la Société financière internationale (IFC), co-organisatrice de l’événement, insiste : « En soutenant des solutions locales et en les rendant plus attractives pour les investisseurs, nous lançons de nouveaux modèles de progrès durables. »
Des thématiques qui bousculent

Intelligence artificielle, gouvernance numérique, avenir énergétique, chaînes d’approvisionnement, financement local : les débats sont calibrés pour faire émerger les tendances de demain. Le forum se veut une caisse de résonance des ambitions africaines, un laboratoire d’idées, mais aussi un incubateur d’actions concrètes.
Une édition charnière

Au-delà des projecteurs, c’est une Afrique consciente de ses forces qui s’exprime à Abidjan. Une Afrique qui refuse le fatalisme, qui assume sa complexité mais qui croit en son potentiel. Si le New Deal africain doit naître quelque part, c’est sans doute ici, au cœur de cette 12e édition de l’Africa CEO Forum, où les décideurs africains ont choisi de ne plus être les spectateurs du monde, mais ses architectes. https://www.fratmat.info/article/2633795/economie/africa-ceo-forum-2025-le-premier-ministre-camerounais-joseph-dion-ngute-en-cote-divoire