mardi 13 mai 2025
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Gabon : Oyima peut-il diriger BGFI et être ministre ?

Sous les projecteurs et dans le feu d’une controverse nationale, Henri-Claude Oyima, figure emblématique de la finance gabonaise et désormais ministre de l’Économie, a brisé le silence ce 9 mai. C’est en marge de l’assemblée générale ordinaire de BGFIBank, institution qu’il façonne depuis quatre décennies, que l’homme s’est exprimé avec calme, mais sans ambages, sur une transition qui agite les milieux financiers et politiques du pays.

Une nomination qui divise

La nomination de M. Oyima au ministère de l’Économie, des Finances et de la Dette a, depuis son annonce, provoqué un véritable séisme dans les cercles d’analyse. Comment un homme à la tête d’un groupe bancaire systémique peut-il en même temps siéger au gouvernement ? N’est-ce pas là un conflit d’intérêts flagrant ? Ces voix, parfois sourdes mais persistantes, n’ont cessé de réclamer des clarifications.

Ce 9 mai, le principal intéressé s’est voulu pédagogique :

« On ne quitte pas une maison qu’on a bâtie depuis 40 ans du jour au lendemain. Ce serait irresponsable. On ne saute pas d’un avion en plein vol. Il faut amorcer un atterrissage progressif, maîtrisé. »

Ces mots, prononcés face aux actionnaires, ont résonné comme un manifeste pour une sortie organisée, loin des raccourcis populistes et des injonctions immédiates.

Une responsabilité personnelle et régionale

Le banquier devenu ministre le sait : la BGFI, dont il est l’architecte et le visage, n’est pas une banque comme les autres. Présente dans dix pays, elle incarne une stabilité régionale. Et derrière les chiffres, il y a une communauté :

« Des clients sont là parce que c’est moi. Des collaborateurs aussi. Je me dois de garantir une continuité en douceur, pour éviter tout choc ou instabilité. »Un aveu personnel, presque intime, mais aussi une déclaration de gestionnaire averti. M. Oyima a annoncé que le processus de dissociation entre les fonctions de président du conseil d’administration et de directeur général est déjà engagé. Une modification des statuts est attendue.

Une transition sans précipitation, mais inéluctable

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La sortie d’Henri-Claude Oyima de la BGFI n’est donc plus une hypothèse, mais une trajectoire en cours. Toutes les filiales fonctionnent sous leurs directions respectives. Le cœur de la mutation se joue désormais au niveau de la holding, là où se cristallisent les enjeux de gouvernance.

« Ce groupe est systémique. Il impacte toute la sous-région. Un faux pas, un mauvais signal, et c’est la confiance qui vacille. »Cette mise en garde sonne comme un rappel aux impatients : la confiance, en économie comme en politique, se gagne dans la maîtrise du temps.Aucune date n’a encore été fixée pour son départ définitif. Mais une chose est sûre : Henri-Claude Oyima partira. « De manière responsable, sécurisée et conforme aux exigences réglementaires. »

Un défi personnel, un test institutionnel

Dans ce moment charnière, c’est autant l’homme que les institutions qui sont mises à l’épreuve. Le Gabon observe. L’Afrique aussi. Cette transition, si elle est réussie, pourrait devenir un modèle de gestion rigoureuse du passage de témoin entre secteur privé et service public. À condition que la méthode Oyima ne se transforme pas en éternité.

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