Moins d’une semaine après la cérémonie d’investiture du président Brice Clotaire Oligui Nguema, une onde de choc politique vient ébranler le Parti Démocratique Gabonais (PDG). Hier vendredi 9 mai, plusieurs figures emblématiques originaires du Woleu-Ntem, bastion historique du régime Bongo, ont annoncé en bloc leur démission du PDG, lors d’une réunion tenue à Libreville.
Parmi eux : Guy Patrick Obiang Ndong, Charles Mve Ellah, René Ndemezoo Obiang, Daniel Ona Ondo, Emmanuel Ondo Methogo et David Ella Mintsa. Tous anciens piliers du système Bongo, ils ont affirmé leur volonté de se mettre désormais au service de l’actuel président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, élu le 30 avril dernier avec 94,85 % des suffrages et officiellement investi le 3 mai 2025.

« L’heure est à l’action, pas à la nostalgie partisane »C’est Daniel Ona Ondo, ancien Premier ministre, qui a pris la parole au nom du groupe : « Nous avons soutenu le président Oligui Nguema parce qu’il incarne un nouvel espoir pour notre nation. Il a été massivement élu par le peuple, il est désormais président de la République, et il est de notre devoir, en tant qu’hommes d’État responsables, de l’accompagner pleinement dans l’exercice de son mandat. »
Le ton est posé, mais le message est limpide : la page du PDG est tournée.
Un acte de rupture et de repositionnement politique

Cette défection collective intervient dans un climat où l’élite politique gabonaise est appelée à choisir entre la fidélité à un parti en perte de vitesse et la dynamique républicaine impulsée par le président Oligui Nguema. Pour les observateurs, c’est une manœuvre stratégique à la fois symbolique et tactique.
« Le Woleu-Ntem a toujours été une boussole politique. Voir ses cadres tourner le dos au PDG dans un tel moment, c’est tout sauf anodin », analyse un politologue de l’Université Omar Bongo. « Cela renforce la légitimité de Brice Clotaire Oligui Nguema et affaiblit considérablement le PDG, déjà fragilisé par les revers récents. »
L’après-Bongo prend forme

Depuis sa prestation de serment du 3 mai, le président Oligui Nguema a affiché une volonté claire de rupture avec les pratiques du passé. L’appel à un « pacte républicain » lancé lors de son discours d’investiture semble déjà produire ses premiers effets. Ces démissions pourraient bien marquer le début d’un réalignement politique de grande ampleur.
Dans les rues de Libreville, le sujet fait déjà débat. Certains saluent un choix de « bon sens et de responsabilité », d’autres y voient une simple « reconversion opportuniste ». Quoi qu’il en soit, la machine du renouveau est en marche, et les visages d’hier semblent désormais vouloir s’aligner avec la nouvelle ère politique.
Cap vers un nouveau contrat social

Reste à savoir si ces ex-barons politiques intégreront une nouvelle structure au service du président ou s’ils seront appelés à jouer un rôle dans les réformes promises. En attendant, leur prise de position ouvre une séquence inédite dans l’histoire post-Bongo du Gabon : celle d’une recomposition politique où la loyauté ne s’exprime plus envers un parti, mais envers une vision. https://www.gabonreview.com/woleu-ntem-des-tenors-du-pdg-dont-ona-ondo-claquent-la-porte/