Liquidation de Sogabi : Un avenir incertain pour les employés

Contexte de la liquidation judiciaire
La liquidation judiciaire de la Société gabonaise de boulangerie industrielle (Sogabi) a été prononcée par le Tribunal de première instance de Port-Gentil le 17 avril 2024. Ce tournant historique marque la fin d’une ère pour cette entreprise emblématique du secteur de la boulangerie au Gabon. Le tribunal a pris cette décision en raison de problèmes financiers chroniques, aggravés par la gestion controversée de l’ancien directeur, Serge Denis Divoungui. Son absence prolongée a laissé les employés dans une situation précaire.
Les répercussions de cette liquidation sont lourdes et affectent directement les anciens employés. Lors d’une réunion le 8 mai 2025, ils ont partagé leurs préoccupations quant à ces événements. Pour beaucoup, la réalité est amère : absence de salaires depuis 2020 et cotisations sociales impayées à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Cette situation a gravement dégradé leur qualité de vie.
Ce contexte illustre l’importance de la gestion d’entreprise et de la responsabilité sociale des dirigeants. La faillite de Sogabi ne se résume pas à des chiffres ; elle touche des vies humaines, victimes de décisions managériales inappropriées.

Les conséquences sur les employés
Pour les anciens employés de Sogabi, la liquidation judiciaire rime avec incertitude et désespoir. Beaucoup, à l’image de Christelle Mamboundou, expriment leur frustration face à une situation désastreuse. Les arriérés de salaires et l’absence de bulletins de salaire depuis plus de trois ans ont conduit certains à la précarité extrême, voire à la mendicité. Une réalité alarmante qui met en exergue les défaillances du système de protection sociale au Gabon.
Ces employés, ayant consacré des années à Sogabi, se voient désormais privés de ressources et de soutien. La mise en vente de l’entreprise est perçue comme une lueur d’espoir, mais l’absence d’acheteurs potentiels soulève des interrogations sur l’avenir. Ils redoutent que, même avec un nouvel acquéreur, leurs droits et arriérés ne soient jamais honorés.
Les témoignages d’anciens employés révèlent une détresse psychologique et économique. La perte de leur emploi stable et la lutte quotidienne pour survivre affectent profondément leur bien-être. Des études confirment que la précarité économique entraîne des problèmes de santé mentale, aggravant la crise sociale que ces individus endurent.

Vers une renaissance ou une désillusion ?
La mise en vente de Sogabi pourrait marquer une possible renaissance pour l’entreprise et ses anciens employés. Cependant, cette perspective est chargée d’incertitude. Les discussions autour de la vente doivent impérativement inclure des garanties pour les employés, comme le paiement des arriérés de salaires et la régularisation des cotisations sociales. À défaut, la vente pourrait n’être qu’une formalité, sans véritable bénéfice pour les anciens salariés.
Des experts en gestion d’entreprise insistent sur la nécessité d’un plan de redressement solide pour toute société en difficulté. Une telle stratégie doit incorporer non seulement une restructuration financière, mais aussi un engagement envers les ressources humaines. Les entreprises qui réussissent à se relever sont souvent celles qui positionnent leurs employés au cœur de leur vision. L’histoire de Sogabi pourrait servir d’exemple pour d’autres entreprises en difficulté au Gabon et au-delà.
Dans l’immédiat, les anciens employés de Sogabi poursuivent leur lutte pour leurs droits. Leur mobilisation et leur solidarité sont essentielles pour faire entendre leur voix. La situation actuelle soulève des questions cruciales sur la responsabilité des dirigeants d’entreprise et le rôle de l’État dans la protection des travailleurs. Comment garantir un avenir meilleur pour ces employés ? Quelles mesures doivent être prises pour éviter la récurrence de telles tragédies ?