samedi 24 mai 2025
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Gabon : Nouveau pouvoir : entre supputations et espoirs

Les vices-présidences au cœur des tractations

À moins de 48 heures après l’investiture du président élu, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, et moins de 24 heures après la démission attendue mais néanmoins stratégique de l’ex-Premier ministre de la transition, Raymond Ndong Sima, les regards se tournent désormais vers les deux postes qui concentrent toutes les attentions : la vice-présidence de la République et la vice-présidence du gouvernement. Deux fonctions à haute portée symbolique, au carrefour de l’équilibre institutionnel et des compromis politiques nés du Dialogue national inclusif.

Deux fauteuils, plusieurs prétendants

Selon plusieurs sources proches du Palais Rénovation, les tractations ont commencé dès dimanche soir. Si la nomination du vice-président de la République est une prérogative présidentielle, celle du vice-président du gouvernement dépendra en grande partie de l’architecture institutionnelle que souhaite mettre en place le nouveau chef de l’État pour la suite de la transition vers un régime constitutionnel stable.

Mais un nom revient, tel un refrain qui refuse de se taire : Raymond Ndong Sima. Respecté, l’économiste chevronné a marqué son passage par une rigueur rare dans un contexte post-coup d’État et une capacité à maintenir une stabilité apparente, malgré les secousses sociales. Selon un conseiller de la présidence sous anonymat : « S’il n’avait pas existé, il aurait fallu l’inventer. »

Vers un choix de raison ou de symbole ?

Mais derrière ce nom consensuel, d’autres figures émergent, portées par des logiques aussi diverses que stratégiques. L’ancien ministre et juriste Séraphin Moundounga, exilé de longue date et revenu à la faveur de la transition, incarne une forme de revanche institutionnelle. Murielle Minkoué, figure discrète mais influente du Dialogue national, serait un signal fort en faveur de la jeunesse et de la compétence féminine. Et Paulette Missambo, doyenne du combat démocratique, représenterait une passerelle assumée entre les anciennes luttes politiques et la nouvelle ère institutionnelle.

La parité comme enjeu politique

Un débat agite en sourdine les milieux intellectuels et associatifs : la nomination d’un tandem homme-femme serait un acte politique fort, traduisant la volonté de rompre avec les archaïsmes du passé. Une source au sein du désormais Ex Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) glisse : « Ce serait aussi un signal au monde que le Gabon ne fait pas que parler de modernité : il l’applique. »

Le pari de l’inclusivité

À l’heure où le Gabon tente de refermer les plaies d’un système autoritaire tombé le 30 août 2023, le nouveau président sait qu’il joue une partie délicate. Entre équilibre régional, représentativité politique, et exigences de compétence, chaque choix sera scruté, analysé, disséqué.

L’annonce imminente de ces deux postes clés pourrait non seulement donner la mesure de la gouvernance Oligui Nguema version « élu du peuple », mais aussi poser les jalons d’une refondation réelle de l’État gabonais. À moins que, derrière les rideaux de soie du pouvoir, ne se rejoue la vieille partition des équilibres claniques.

Une certitude demeure : dans cette nouvelle ère, chaque nomination sera un message. Et le peuple gabonais, désormais plus éveillé que jamais, saura le lire.

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