Appel à la guérison collective au Cameroun
Un contexte de souffrance et de résignation
Le Cameroun, riche en diversité culturelle et en ressources naturelles, traverse une période tumultueuse. Les crises politiques, sociales et économiques pèsent lourdement sur le pays. Depuis des années, les Camerounais vivent dans la peur, le silence et la résignation. Les tensions ethniques, les conflits armés dans les régions anglophones, accompagnés de la répression des libertés fondamentales, ont laissé des cicatrices profondes dans la société. Dans ce contexte difficile, Jean-Pierre Bekolo, cinéaste et intellectuel engagé, appelle à une marche collective avant l’élection présidentielle d’octobre 2025, visant à initier un processus de guérison nationale.
Cette initiative va au-delà d’une simple manifestation politique. Elle prend une dimension thérapeutique, visant à rassembler les Camerounais pour qu’ils reconnaissent ensemble leurs blessures. Bekolo insiste sur le fait que la guérison nécessite la reconnaissance des souffrances, tant individuelles que collectives. Le silence qui a prévalu pendant des années a isolé les citoyens, rendant tout dialogue constructif presque impossible.
Pour Bekolo, cette marche doit créer un moment de communion. Chaque participant aura la possibilité d’exprimer ses douleurs et ses espoirs. En marchant ensemble, les Camerounais auront l’occasion de restaurer la confiance, essentielle pour envisager un avenir meilleur. Cette approche collective est d’autant plus pertinente dans un pays où les discours politiques polarisants exacerbent souvent les divisions.
Une démarche cinématographique et symbolique
Jean-Pierre Bekolo, connu pour son engagement artistique, veut intégrer une dimension cinématographique dans cet appel. La marche est une métaphore puissante, évoquant le voyage vers la guérison. En tant que cinéaste, il comprend que le récit collectif est indispensable pour construire une identité nationale solide. Cette marche deviant donc un acte de création où chaque participant est à la fois acteur et spectateur de sa propre histoire.
Le cinéma, moyen d’expression vital, joue un rôle crucial dans la société camerounaise. Il raconte des histoires, partage des expériences et suscite des émotions. En intégrant ces éléments dans la marche, Bekolo espère que les Camerounais pourront se réapproprier leur histoire et leur identité. Cela pourrait aussi ouvrir la voie à une nouvelle ère de créativité artistique, avec des artistes engagés dans ce processus de guérison sociale.
Cette démarche symbolique vise à transcender les clivages politiques et ethniques. En marchant ensemble, les Camerounais peuvent redéfinir leur rapport à la nation et à autrui. Cela nécessite un effort conscient pour dépasser rancœurs et préjugés, un défi que Bekolo reconnait comme essentiel pour évoluer vers un avenir pacifié.
Vers un changement durable au Cameroun
Le changement au Cameroun ne peut se limiter à des élections périodiques ou à des réformes institutionnelles. Selon Bekolo, un engagement profond de chaque citoyen est nécessaire pour transformer le pays. La marche doit être le point de départ d’un mouvement plus large, mobilisant les Camerounais autour d’une vision commune de paix et de prospérité.
Les experts en sciences sociales soulignent que la guérison dans les sociétés post-conflit passe souvent par la réconciliation et le dialogue. Au Cameroun, cela implique la création d’espaces où les voix marginalisées peuvent être entendues. La marche de Bekolo pourrait catalyser de telles initiatives, incitant les citoyens à discuter de l’avenir de leur pays.
En somme, l’appel de Jean-Pierre Bekolo à une marche collective invite à la réflexion et à l’action. Il pose une question cruciale : comment les Camerounais peuvent-ils se rassembler pour surmonter leurs blessures et bâtir un avenir commun ? La réponse déterminera non seulement le succès de cette initiative, mais aussi l’avenir du pays dans son ensemble.
