Libreville, 12 mars 2025 – Hier, lors de la célébration du 57e anniversaire du Parti Démocratique Gabonais – autrefois parti au pouvoir, déchu le matin du 30 août 2023 – l’effervescence politique de Libreville a pris une tournure inattendue, dévoilant une scission nette au sein de l’ancienne formation emblématique.
Un double cortège festif aux couleurs contrastées

Les festivités, suivies de près par les correspondants d’Africacoeurnews, ont offert deux tableaux contrastés. D’un côté, la tendance dirigée par Blaise Louembé a su mobiliser la quasi-totalité des « barons » issus de l’ex régime, rassemblant un large contingent de militants et de figures influentes. De l’autre, la faction fidèle à l’ancien chef Ali Bongo Ondimba, représentée par son secrétaire général Ali Akbar Onanga, n’a réuni qu’une poignée de sympathisants, signalant ainsi un désengagement marqué des militants qui jadis avaient placé en Ali Bongo Ondimba une confiance sans faille.
Analyse d’une rupture historique

La disparité observée lors de ces célébrations traduit une profonde rupture au sein du parti. Alors que la faction de Blaise Louembé semble incarner le renouveau et une volonté de se distancier des vestiges du pouvoir déchu, celle attachée à Ali Bongo Ondimba peine à reconquérir l’adhésion de ses anciens partisans. Pour de nombreux analystes politiques, cette situation révèle non seulement un morcellement interne, mais également une réorientation possible de la trajectoire politique gabonaise. La faible mobilisation autour d’Ali Bongo Ondimba souligne une désaffection grandissante, alimentée par une crise de légitimité qui pourrait redessiner les alliances et les équilibres du paysage politique à venir.
Enjeux et perspectives

Dans un contexte où le passé glorieux du parti se mêle aux réalités d’une époque post-pouvoir, ces événements posent la question de l’avenir du Parti Démocratique Gabonais. Le succès mobilisateur de la tendance de Blaise Louembé pourrait marquer le début d’un virage politique, où l’ex-régime se doit de repenser ses stratégies et de renouer avec une base populaire désormais en quête de renouveau. Pour sa part, l’ombre d’Ali Bongo Ondimba, figure emblématique déchu, semble s’effacer peu à peu face à une critique interne grandissante, témoignant d’une rupture historique dans l’ADN du parti.
Conclusion
L’anniversaire du Parti Démocratique Gabonais, célébré hier, ne fut pas seulement l’occasion de festoyer un passé glorieux, mais également le miroir d’une transformation en marche. La dichotomie affichée lors de ces événements incarne une transition douloureuse, où la fidélité traditionnelle cède le pas à une nouvelle ère de revendications et de réajustements politiques. Seul l’avenir dira si ce remaniement interne donnera naissance à une force politique renouvelée ou si le clivage risque de fragiliser davantage l’institution jadis dominante de la scène gabonaise.