Solidarité gouvernementale durant le Ramadan en Côte d’Ivoire
Un soutien institutionnel significatif
Le mois de Ramadan, un moment de recueillement pour la communauté musulmane, s’accompagne souvent d’actes de solidarité. En Côte d’Ivoire, le gouvernement a déployé des efforts notables pour alléger les charges des familles musulmanes. Le 4 mars 2025, le président Alassane Ouattara a offert 419,5 tonnes de sucre et 431,9 tonnes de riz, ainsi que 1 500 000 F CFA, au Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires Islamiques (COSIM).
Ce geste, à la fois symbolique et concret, est destiné à accompagner les familles dans leur pratique religieuse et à cultiver un climat de paix. Cheick Aïma Ousmane Diakité, président du COSIM, a exprimé sa gratitude envers le Chef de l’État, reconnaissant combien cette aide est cruciale pour permettre aux musulmans de vivre leur foi en toute liberté durant le Ramadan. Dans un contexte économique difficile, ce soutien institutionnel prend une importance essentielle.
Ces initiatives s’inscrivent aussi dans une tradition de solidarité plus profonde, renforçant le lien entre l’État et les communautés religieuses et promouvant une atmosphère de confiance et de coopération.
Initiatives locales et engagement communautaire
Au-delà des efforts étatiques, des actions locales enrichissent cet élan de solidarité. Le 9 mars 2025, le ministre Moussa Sanogo, député-maire de Touba, a fait don de 50 tonnes de vivres, incluant 1 700 sacs de riz et 300 sacs de sucre, à la communauté musulmane du Bafing. Ce don, qui marque la neuvième année consécutive de soutien, vise à renforcer la solidarité et le partage en période de Ramadan.
Dosso Adama, conseiller technique de Sanogo, a souligné que ces gestes permettent aux musulmans de vivre des instants de prière et de communion. De son côté, El Hadj Anlidjou Fadiga, imam principal de la grande mosquée de Touba, a aussi salué cette démarche, priant pour la santé du président Ouattara et pour des élections pacifiques en octobre. Ces actions témoignent d’un engagement profond envers des valeurs de solidarité vitales durant le mois sacré.
Ces initiatives transcendent le simple don matériel. Elles instaurent un sentiment d’appartenance et renforcent la cohésion sociale, en unissant les différentes couches de la population. En ce mois de Ramadan, ces gestes prennent une signification particulière, rappelant l’importance de l’entraide au sein de la communauté.
Un appel à la prière et à la paix
Le soutien aux communautés musulmanes ne se limite pas aux dons.De plus, le 7 mars 2025, Sam Wakouboué, Directeur de communication du ministère des Affaires étrangères, a distribué des vivres à la communauté musulmane de Lakota, incluant 115 sacs de riz, 25 sacs de sucre, 10 cartons de thé et 500 000 francs. En parallèle, il a encouragé les musulmans à prier pour la stabilité du pays, particulièrement en cette année électorale.
Ce geste met en lumière le rôle de la prière et de la solidarité dans un contexte politique délicat. Les musulmans présents ont promis de soutenir les actions du gouvernement et d’implorer la paix pour la Côte d’Ivoire. Cette dynamique de prière collective et d’engagement civique est cruciale pour conserver l’harmonie sociale, surtout à l’approche des élections.
Ces actions de solidarité, tant gouvernementales que communautaires, reflètent une volonté commune de favoriser la paix et la cohésion. Pendant le Ramadan, elles revêtent une signification renforcée, rappelant à chacun la nécessité de l’entraide et de la compréhension mutuelle.
Réflexions sur l’impact de ces actions
Les gestes de solidarité du gouvernement ivoirien envers les communautés musulmanes durant le Ramadan suscitent des réflexions importantes sur le rôle de l’État dans le soutien aux pratiques religieuses. Bien que louables, ces initiatives doivent être envisagées dans un cadre plus vaste de responsabilité sociale et de gouvernance inclusive.
Alors que le pays se dirige vers des élections cruciales, ces actions peuvent également être perçues comme une manière de renforcer le lien entre le gouvernement et les citoyens. En cultivant un climat de confiance, le gouvernement espère non seulement apporter un soutien durant le Ramadan, mais aussi promouvoir une essence de paix et de stabilité.
À une époque où les tensions politiques peuvent facilement s’accroître, il est essentiel de se poser la question de l’impact de ces gestes sur le comportement électoral et la perception qu’ont les citoyens de leurs dirigeants. La solidarité, en tant que valeur fondatrice, peut-elle réellement contribuer à apaiser les tensions et à encourager un dialogue constructif entre les différentes communautés ?
