Rôle des Forces Armées Congolaises en Ituri et Grand Katanga

Contexte de la Sécurité en Ituri
La région de l’Ituri en République Démocratique du Congo (RDC) est profondément affectée par des conflits armés et des violences interethniques. Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) œuvrent à stabiliser cette zone, où de fréquents affrontements entre divers groupes, dont la milice CODECO et la Convention pour la Révolution Populaire (CRP), exacerbent les tensions ethniques. Ces milices profitent des rivalités locales pour accroître leur influence, rendant la situation sécuritaire particulièrement instable.
Le 1er mars 2025, le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole militaire des FARDC en Ituri, a annoncé une opération conjointe avec des troupes ougandaises à Mahagi. Cette coopération régionale est cruciale pour combattre efficacement ces groupes armés. Ngongo a également exhorté la population à demeurer vigilante et à ne pas céder aux rumeurs susceptibles d’envenimer les tensions.
Désormais dirigées par le lieutenant général Johnny Luboya N’Kashama, gouverneur militaire de l’Ituri, les FARDC ont renforcé leur capacité opérationnelle. Le 28 février 2025, des jeeps militaires ont été remises aux troupes, optimisant ainsi leur mobilité sur le terrain, un aspect essentiel dans une région où les routes demeurent souvent impraticables et les groupes armés se déplacent rapidement.

Opérations Militaires et Résultats
Les opérations militaires des FARDC en Ituri ont permis de récupérer des villages stratégiques tels que Nyamamba, auparavant sous contrôle de la milice Zaïre. Ces victoires sont indispensables pour rallier la confiance des populations locales envers l’État et ses institutions. En parallèle, les FARDC poursuivent leurs actions contre d’autres groupes rebelles, notamment les Bakata Katanga dans le Grand Katanga, où se déroule l’opération Usalama.
Les résultats de ces efforts sont notables. Des affrontements récents avec la CRP ont provoqué des déplacements massifs de villageois, mais ont également permis de neutraliser plusieurs combattants et de récupérer des armements. Ces mesures sont cruciales pour affaiblir l’influence des milices et rétablir un climat sécuritaire. Néanmoins, les FARDC font face à des accusations de collusion entre la CRP et le M23-RDF, ce qui complique davantage la situation.
Les initiatives des FARDC sont soutenues par des organisations locales, comme le comité provincial de la Fédération des entreprises du Congo (FEC). Ce dernier plaide pour l’unité et le soutien des autorités. Cette coopération entre l’armée et les acteurs civils est essentielle pour garantir une paix durable et amorcer un réel processus de réconciliation dans la région.

Défis et Perspectives d’Avenir
Malgré les succès des FARDC, de nombreux défis demeurent. La présence de faux combattants, tels que les « Wazalendo » associés à l’ULPC, complique la situation. Ces groupes exploitent le désespoir des populations locales, légitimant des actes d’incivilité et rendant les missions des FARDC encore plus ardues. Gilbert Kasereka Sivamwenda, député provincial de Mambasa, a noté que ces faux combattants troublent la population et entravent les efforts de stabilisation.
De surcroît, la méfiance persistante entre les communautés et les forces de l’ordre constitue un obstacle majeur. Les FARDC doivent œuvrer à forger une relation de confiance avec les populations locales, en garantissant la sécurité des civils et en rendant justice aux victimes des violences. Le lieutenant Ngongo a incité les leaders communautaires à sensibiliser leurs membres pour promouvoir la paix et la réconciliation, soulignant l’importance d’une approche inclusive.
À l’avenir, stabiliser l’Ituri et le Grand Katanga nécessitera une stratégie intégrée conjuguant actions militaires et initiatives de développement socio-économique. La coopération régionale, notamment l’apport des troupes ougandaises, pourrait jouer un rôle déterminant dans la lutte contre l’insécurité. La question demeure : comment les FARDC parviendront-elles à maintenir cette dynamique tout en satisfaisant les attentes des populations locales ?