Feuille de route pour l’énergie au Gabon

Mesures d’urgence pour un rétablissement rapide
Le 20 février 2025, Max Olivier Obame, porte-parole de la présidence gabonaise, a dévoilé une feuille de route en trois étapes pour pallier la crise énergétique actuelle. La première phase comprend des mesures d’urgence visant à rétablir l’approvisionnement en électricité. Cela inclut l’entretien et la remise en état des équipements existants, ainsi que l’appoint énergétique par le biais de stations flottantes. Un accord a été signé avec Karpowership, une entreprise turque, pour introduire 70 MW d’électricité dans le réseau de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), un projet officiellement lancé le 15 février 2025.
Obame a indiqué que la normalisation de la situation pourrait prendre de quelques jours à plusieurs semaines. Face aux coupures de courant affectant sérieusement le quotidien des Gabonais, cette initiative immédiate est cruciale. Ces coupures touchent non seulement les ménages, mais également les entreprises et les services publiques, accentuant les tensions sociales. Les experts relèvent que la mise en œuvre rapide de ces mesures pourrait calmer l’insatisfaction croissante liée à l’approvisionnement énergétique.
Parallèlement, des actes de sabotage sur certaines installations de la SEEG ont été signalés. Cela complique encore davantage la situation. Le ministère de la Défense a été chargé de mener une enquête pour identifier les responsables, marquant ainsi la gravité de la crise et l’engagement des autorités à restaurer la sécurité énergétique.

Renforcement de la capacité de production
La deuxième étape de la feuille de route vise à activer les centrales à gaz. Les installations de Mayumba, Port-Gentil, Lambaréné et Libreville seront mises en service pour accroître la capacité de production d’électricité et répondre à la demande nationale. Actuellement, le Gabon produit seulement 1 200 MW, un chiffre largement insuffisant face à une demande qui frôle les 11 000 MW.
Le Premier ministre Raymond Ndong Sima a annoncé la construction d’une nouvelle centrale thermique à gaz à Owendo, avec une capacité de 125 MW. Ce projet, soutenu par des partenaires internationaux, a pour objectif de stabiliser le réseau électrique et de réduire les délestages. Les travaux commenceront en juin 2025, après la finalisation des étapes réglementaires et financières. En parallèle, ce projet devrait créer environ 300 emplois directs, favorisant ainsi le développement économique local.
Les spécialistes de l’énergie conviennent que le développement de ces centrales est vital pour diversifier les sources d’énergie du Gabon, trop longtemps dépendant de l’hydroélectricité. En intégrant le gaz, le pays pourra non seulement améliorer sa capacité de production mais aussi réduire son empreinte carbone, en s’orientant vers des solutions énergétiques plus durables.

Investissements à long terme pour l’autonomie énergétique
La troisième étape de la feuille de route se concentre sur des investissements à long terme, notamment la construction du grand barrage de Booué, qui promet de renforcer durablement l’indépendance énergétique du Gabon. Ce projet ambitieux, prévu pour générer 600 MW, est crucial pour garantir un approvisionnement électrique stable à long terme. En outre, ce barrage devrait favoriser la création d’emplois et dynamiser l’économie locale.
Le gouvernement gabonais a engagé des discussions avec des investisseurs privés pour moderniser les infrastructures vieillissantes et optimiser la gestion de la SEEG. La nécessité de réformer le cadre juridique et d’élargir les incitations fiscales est primordiale pour attirer des capitaux étrangers dans le secteur énergétique. Les autorités reconnaissent que, sans un environnement propice, leur quête pour moderniser le réseau et diversifier les sources d’énergie pourrait se heurtent à des obstacles majeurs.
En somme, la feuille de route du gouvernement gabonais pour surmonter la crise énergétique combine efficacement des mesures d’urgence, l’augmentation de la capacité de production et des investissements à long terme. Néanmoins, des défis structurels demeurent, et l’efficacité de cette stratégie sera déterminante pour assurer une véritable autonomie énergétique au Gabon.