Accident Tragique à Bonabéri : Un Cri d’Alerte

Les Détails de l’Accident
Le 12 février 2025, à Bonabéri, près de Douala, un dramatique accident de la route a coûté la vie à cinq personnes. Deux poids lourds et un taxi ont été impliqués dans cette tragédie. Selon des témoins, une petite voiture, transportant un homme et une femme enceinte, s’est retrouvée coincée sous un camion stationné. Pendant que des passants tentaient de porter assistance, un autre camion a percuté la voiture accidentée, suivi d’un troisième camion transportant des sacs de ciment, qui a également heurté les véhicules déjà en détresse.
Les conséquences de cet accident sont désastreuses. Plusieurs dizaines de blessés, dont certains dans un état critique, sont à déplorer. Les témoignages évoquent une scène déchirante, avec des corps mutilés, soulignant la violence de l’accident. Ce drame tragique s’inscrit dans une réalité inquiétante : les accidents de la route sont devenus monnaie courante au Cameroun, augmentant les interrogations sur la sécurité routière dans le pays.
Ce sinistre événement rappelle d’autres tragédies, comme celle de l’axe Mbalmayo-Sangmelima, qui a coûté la vie à 15 personnes. Ces incidents tragiques mettent en lumière le besoin urgent d’examiner les causes profondes des accidents routiers au Cameroun.

Statistiques Alarmantes sur la Sécurité Routière
La situation de la sécurité routière au Cameroun est alarmante. La Commission économique des Nations unies pour l’Afrique rapporte qu’en moyenne, 16 583 accidents de la route se produisent chaque année, entraînant environ 1 500 décès. Cela se traduit par un taux de mortalité routière de 26,7 pour 100 000 habitants, un chiffre supérieur à celui de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest. Ces statistiques témoignent d’une crise impérieuse nécessitant une attention immédiate.
Armelle Beyingui Bi Ngangne Lobe, experte en sécurité routière, relève plusieurs facteurs contribuant à cette crise. L’incivisme des usagers, la consommation de drogues, le non-respect des contrôles techniques, l’absence de formation adéquate, ainsi que l’excès de vitesse et les manœuvres de dépassement imprudentes, sont souvent cités. Le cabinet Securoute indique que 35 % des accidents sont dus à l’excès de vitesse, tandis que 17 % sont liés à l’état des véhicules, d’où l’importance vitale d’une maintenance régulière.
Les répercussions économiques de ces accidents sont tout aussi préoccupantes. Selon Armelle, le mauvais état des véhicules et des routes entraîne une perte de 200 milliards de Fcfa chaque année pour l’État camerounais. Ces pertes, combinées aux tragédies humaines, font de la sécurité routière une priorité incontournable.

Appel à l’Action pour Améliorer la Sécurité Routière
Face à cette crise, une action collective est essentielle pour améliorer la sécurité routière au Cameroun. Les autorités doivent instaurer des mesures strictes afin de contrôler l’état des véhicules et de renforcer les régulations relatives à la vitesse et à la conduite sous substances. De surcroît, des campagnes de sensibilisation sur les dangers de la conduite imprudente pourraient modifier les comportements des usagers de la route.
Les experts s’accordent à souligner que la formation des conducteurs doit être une priorité. Une éducation routière efficace peut considérablement réduire le nombre d’accidents en inculquant de bonnes pratiques de conduite. En outre, l’amélioration des infrastructures routières est primordiale pour garantir la sécurité des usagers. Des routes bien entretenues et une signalisation claire peuvent faire une différence significative.
En conclusion, l’accident tragique de Bonabéri sert d’illustration frappante des dangers omniprésents sur les routes camerounaises. L’heure est à la prise de conscience et à l’action pour prévenir d’autres tragédies. Quelles mesures concrètes seront finalement mises en place pour inverser cette tendance alarmante ? La sécurité routière est l’affaire de chacun, et il est indispensable que chaque acteur prenne ses responsabilités pour sauver des vies.