L’ancien vice-premier ministre de l’Intérieur dénonce la responsabilité des Kabila et pointe du doigt l’ingérence rwandaise dans la prise de Goma.
Dans un contexte où la crise sécuritaire secoue les fondements même de la République démocratique du Congo, l’ancien vice-premier ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, n’a pas tari d’insinuations lors d’une interview exclusive. Pour lui, le président Tshisekedi ne saurait être tenu pour responsable de l’état actuel des choses. « Tshisekedi n’est pas responsable de la situation actuelle. C’est Joseph Kabila et Mzee Laurent Kabila », a-t-il affirmé avec une véhémence qui ne laisse personne indifférent.
Des responsabilités clairement attribuées

Selon Kazadi, les racines du malaise sécuritaire trouvent leur origine dans le passé politique du pays. En désignant expressément les anciens dirigeants, il rappelle un héritage trouble qui continue d’influencer la stabilité de la nation. Les implications de ces accusations résonnent particulièrement fort dans un paysage politique déjà polarisé, où chaque mot compte et chaque geste est scruté.
Goma : Le terrain d’un jeu d’échecs régional

« Pour prendre Goma, il a fallu à Kagame deux ans », a-t-il poursuivi, évoquant le long et calculé processus qui a conduit à la conquête de cette ville stratégique. D’après lui, cette prise ne résulte pas uniquement d’une supériorité militaire, mais d’une manœuvre orchestrée dans l’ombre. « Goma est prise parce qu’il y avait des traîtres qui ont désarticulé notre système de défense », souligne-t-il, pointant du doigt des éléments internes qui auraient facilité l’intervention.
L’ancien responsable ne s’arrête pas là. Il détaille que, pour réussir cette opération, le président rwandais Paul Kagame se serait allié avec plusieurs armées étrangères, mobilisant notamment des mercenaires sud-soudanais, des mercenaires blancs, et d’autres forces extérieures encore. Cette analyse renforce l’idée que la crise ne saurait être comprise sans tenir compte des ingérences et alliances qui traversent les frontières.
Une dimension diplomatique en ébullition

Sur le plan diplomatique, les propos de Kazadi jettent une lumière crue sur la situation régionale : « Aujourd’hui, le nom de Kagame et du Rwanda sont cités », affirme-t-il. Ces remarques soulignent la gravité des enjeux internationaux et le risque d’un enchevêtrement des affaires intérieures congolaises avec des intérêts géopolitiques étrangers. Dans une région déjà marquée par des décennies d’interventions extérieures, ces déclarations viennent ajouter une couche de complexité supplémentaire aux débats sur la souveraineté et la sécurité.
Entre héritage politique et enjeux géostratégiques
Les révélations de Peter Kazadi, bien que controversées, offrent un éclairage percutant sur la dynamique actuelle en RDC. Entre l’héritage des dirigeants déchus et les manoeuvres stratégiques de puissances étrangères, la situation se présente comme un véritable jeu d’échecs où chaque pièce, chaque coup, a le potentiel de modifier l’équilibre déjà précaire de la paix.
Alors que le gouvernement et l’opinion publique cherchent des réponses dans ce labyrinthe de responsabilités et d’ingérences, une chose demeure certaine : la RDC se trouve à un tournant décisif. Dans une Afrique en quête de stabilité, ces déclarations risquent de marquer le début d’un débat salutaire sur la sécurité, la souveraineté et l’avenir d’un pays aux ressources immenses et aux défis colossaux.
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