jeudi 20 mars 2025
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Pour une politique inclusive au Cameroun !

Une politique inclusive pour l’harmonie communautaire

Les racines des clivages communautaires

Les clivages communautaires au Cameroun sont enracinés dans l’histoire politique complexe du pays. Depuis l’indépendance, les différentes communautés ont souvent agi comme des entités distinctes, chacune poursuivant ses propres intérêts. Ce phénomène a été aggravé par des politiques qui mettent l’accent sur l’identité ethnique au détriment d’une vision nationale unifiée. Selon Louis-Marie Kakdeu, militant du Social Democratic Front (SDF), la politique actuelle se caractérise par une « politique de l’inimitié », où le discours se divise entre le « NOUS » et le « EUX ». Cette dynamique entrave les dialogues constructifs et intensifie les tensions entre les groupes.

Des événements récents, comme les manifestations des populations Toupouri contre la création du parc Ma MBED MBED, soulignent les conséquences de cette fragmentation. Le Dr Edouard Epiphane Yogo a mis en avant le manque de concertation dans les décisions gouvernementales, ce qui engendre un sentiment de marginalisation au sein des communautés affectées. Ces clivages ne relèvent pas seulement de différences culturelles mais sont aussi le fruit d’un manque de dialogue et de participation dans les processus décisionnels.

Pour affronter ces clivages, une politique inclusive est incontournable. Il ne s’agit pas seulement de reconnaître les diversités culturelles, mais aussi de créer des espaces de dialogue permettant à chaque communauté d’exprimer ses préoccupations. En intégrant les voix de toutes les parties prenantes, y compris des chefs traditionnels et des représentants communautaires, une politique peut émerger qui véritablement reflète les besoins de la population.

Les bénéfices d’une politique inclusive

Une politique inclusive peut métamorphoser le paysage politique camerounais en favorisant la cohésion sociale et atténuant les tensions communautaires. En établissant des mécanismes de concertation réguliers, comme le préconise le Dr Yogo, l’État peut instaurer un climat de confiance. Une telle démarche pourrait prévenir des crises, telles que celles vécues dans le Mayo Kani, où l’absence de dialogue a entraîné des manifestations massives.

Récemment, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a engagé des discussions entre les leaders traditionnels des communautés Bamoun et Tikar pour rétablir la paix. Son initiative illustre comment un engagement commun peut désamorcer les conflits et favoriser une cohabitation sereine. Grâce au dialogue, les communautés peuvent collaborer sur des projets conjoints, renforçant ainsi leur sentiment d’appartenance à une nation unie.

En outre, une approche inclusive dans la gestion des finances publiques, soulignée par Louis Paul Motaze, renforce la transparence et l’efficacité. En impliquant les citoyens dans les décisions budgétaires, l’État peut garantir une allocation équitable des ressources, répondant ainsi aux besoins de toutes les communautés. Cette méthode contribue à diminuer les frustrations et à favoriser un climat de coopération.

Vers une gouvernance participative

Pour que cette politique inclusive soit véritablement efficace, une gouvernance participative s’impose. Cela exige que les autorités reconnaissent leurs erreurs passées et s’engagent dans des dialogues sincères avec les communautés. Shanda Tonme, Médiateur Universel, appelle à ce que tous les citoyens aient des droits et des devoirs égaux. Cette reconnaissance est cruciale pour établir la confiance.

Les élections de 2025 présentent une occasion précieuse pour mettre en œuvre ces principes. En intégrant des mécanismes de participation citoyenne dans le processus électoral, on peut s’assurer que chaque voix soit entendue. Ce changement pourrait également réduire les tensions politiques et renforcer la légitimité des institutions. Un tel mouvement exige un engagement fort des dirigeants politiques, prêts à transcender les cloisons communautaires pour promouvoir une vision collective.

En définitive, l’implémentation d’une politique inclusive ne se résume pas à changer le discours ; elle nécessite une transformation radicale des pratiques politiques. Cela implique de créer des espaces de dialogue, de reconnaître les diversités et d’encourager la participation de toutes les communautés. Une telle approche est indispensable pour surmonter les clivages communautaires et bâtir un Cameroun uni et pacifique.

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