Gabon : Les magistrats réclament des sanitaires dignes dans les tribunaux

Dans un pays où la justice est censée être le pilier de l’État de droit, il est surprenant d’apprendre que les magistrats eux-mêmes doivent aujourd’hui se battre… pour des sanitaires fonctionnels. Au Gabon, la grogne monte au sein des tribunaux, où les professionnels de la justice dénoncent des conditions de travail indignes, marquées par l’absence de toilettes salubres et d’infrastructures de base.
Des tribunaux sans sanitaires propres : une réalité choquante
Imaginez des magistrats, greffiers et avocats contraints de travailler dans des bâtiments où les toilettes sont quasi inexistantes ou en état de délabrement avancé. C’est pourtant la situation que dénoncent plusieurs professionnels du secteur judiciaire au Gabon. Dans certains tribunaux, les sanitaires sont tellement insalubres que le personnel préfère se retenir toute la journée ou chercher des solutions de fortune en dehors des enceintes judiciaires.
« Nous rendons la justice dans des conditions qui frisent l’humiliation. Comment peut-on juger des affaires sérieuses alors que nous n’avons même pas accès à des toilettes propres ? », s’indigne un magistrat sous couvert d’anonymat.
Des conditions de travail dégradées, une justice en souffrance

Cette situation n’est pas anodine. Des infrastructures vétustes, une absence d’entretien, et un manque criant d’investissements dans les bâtiments judiciaires font partie des nombreux problèmes que dénoncent les magistrats depuis des années. Pourtant, rien ne semble bouger.
En plus des sanitaires défectueux, les tribunaux souffrent de coupures d’eau fréquentes, rendant impossible toute hygiène minimale. Certains bâtiments sont même privés de connexion à l’eau courante, obligeant le personnel à utiliser des seaux d’eau pour assurer un minimum de propreté.
« La justice est une institution sacrée, mais comment la rendre crédible quand ceux qui la servent travaillent dans des conditions aussi dégradantes ? », s’interroge un greffier.
Un appel pressant aux autorités
Face à cette situation, les magistrats réclament des actions concrètes de la part du gouvernement et du ministère de la Justice. Des investissements dans la rénovation des tribunaux, la construction de sanitaires fonctionnels et un entretien régulier des infrastructures figurent parmi leurs principales revendications.
Plusieurs voix s’élèvent pour rappeler que la dignité des magistrats est aussi celle de la justice gabonaise. Si ces revendications ne sont pas prises en compte, certains syndicats pourraient envisager des actions de protestation pour exiger des conditions de travail décentes.
Alors que le Gabon traverse une période de transition et de réformes, cette affaire vient rappeler que les besoins fondamentaux des fonctionnaires doivent être une priorité. Car comment garantir une justice équitable et efficace, si ceux qui la rendent travaillent dans des conditions qui bafouent leur dignité ?