Disparition de corps : un choc pour la confiance publique

Un incident troublant à l’Hôpital Central
Le 1er février 2025, l’Hôpital Central de Yaoundé a été le théâtre d’un événement tragique qui a bouleversé la confiance du public envers les institutions de santé du Cameroun. La disparition du corps d’Honorine Ngono Ayina, une veuve âgée de 86 ans, a provoqué une onde de choc non seulement au sein de sa famille, mais également dans toute la communauté. La dépouille, arrivée à la morgue le 30 novembre 2024, était supposée être mise en bière, mais le cercueil était désespérément vide.
Cette situation surréaliste s’est produite en présence du Directeur Général de l’hôpital et des responsables du ministère de la Santé, qui ont été incapables de fournir des explications après cinq heures d’attente. La famille, désemparée et frustrée, a finalement décidé de quitter le lieu sans le corps, illustrant ainsi un désespoir face à une situation hallucinante. Cet incident n’est pas isolé ; il s’inscrit dans un contexte plus large de méfiance envers le système de santé camerounais, déjà affaibli par des scandales antérieurs.
Les conséquences de cette affaire vont bien au-delà de la douleur personnelle de la famille Ngono Ayina. Elles impactent la perception des services de santé, qui devraient garantir la dignité des défunts et le respect des familles en deuil. La gestion des morgues, en particulier, soulève des questions sur la compétence et l’intégrité des responsables de la santé publique.

Une enquête pour rétablir la vérité
Face à la montée de l’indignation, le Professeur Pierre Joseph Fouda, directeur de l’hôpital, a annoncé l’ouverture d’une enquête conjointe par la gendarmerie et la police. Cette initiative vise à élucider les circonstances de cette disparition, qui pourrait découler d’une erreur administrative, d’un transfert de corps inapproprié ou même d’un vol. Les autorités sanitaires sont désormais sous pression pour offrir des réponses claires et transparentes.
Les enquêtes dans ce type de cas sont cruciales. Elles permettent non seulement d’établir les faits, mais aussi de restaurer la confiance du public. Des scandales antérieurs, tels que des cas de corruption ou de négligence, ont déjà sapé la crédibilité des institutions. La manière dont cette enquête sera menée, ainsi que ses résultats, sera déterminante pour l’avenir de la confiance publique envers le système de santé camerounais.
Les experts en santé publique insistent sur la nécessité de transparence et de responsabilité pour regagner la confiance des citoyens. Le professeur Fouda a également mentionné que des réformes pour améliorer la gestion des morgues seraient mises en œuvre, mais cela nécessitera des ressources et un engagement politique fort. La société civile attend des actions concrètes et des résultats tangibles.

Implications pour la confiance publique
La disparition du corps d’Honorine Ngono Ayina expose un malaise plus profond au sein du système de santé camerounais. La méfiance envers les institutions de santé s’est intensifiée, alimentée par des scandales passés et une perception d’impunité. Les familles, qui devraient pouvoir faire leur deuil dans la dignité, se retrouvent confrontées à des situations qui mettent en lumière l’incompétence et le manque d’intégrité des services de santé.
Les répercussions de cet incident pourraient être durables. Les citoyens, déjà méfiants, risquent de ne plus faire confiance aux établissements de santé, ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur la santé publique en général. Les campagnes de vaccination, les consultations médicales et d’autres services essentiels pourraient en pâtir si la population ne se sent pas en sécurité dans le système de santé.
Il est impératif que les autorités prennent des mesures significatives pour restaurer la confiance. Cela implique non seulement des enquêtes transparentes, mais aussi des réformes structurelles dans la gestion des morgues et des services de santé. Les citoyens doivent percevoir que leurs préoccupations sont prises en compte et que des actions concrètes sont mises en œuvre pour prévenir des incidents similaires.
Alors que la société camerounaise attend des réponses et des réformes, la question demeure : comment les institutions de santé peuvent-elles regagner la confiance du public dans un contexte déjà fragile ? Les réponses à cette question détermineront l’avenir de la santé publique au Cameroun et la dignité des familles en deuil.