lundi 16 juin 2025
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Martinez Zogo : Un journaliste tombé pour la vérité

Par Prince Bertoua, spécialiste des droits de l’homme et de la liberté de la presse

Le 17 janvier 2023, le Cameroun perdait une voix essentielle. Martinez Zogo, journaliste d’investigation et directeur de la radio Amplitude FM, disparaissait mystérieusement dans les rues de Yaoundé. Cinq jours plus tard, son corps sans vie était retrouvé dans un état insoutenable, témoin de tortures infligées avec une cruauté inimaginable. La nouvelle de sa mort plongea la nation dans une onde de choc, résonnant bien au-delà des frontières camerounaises.

Martinez Zogo n’était pas un homme ordinaire. Son micro était une arme, sa voix un bouclier contre les abus de pouvoir. Ses émissions dénonçaient avec audace les dérives des élites politiques et économiques, s’attirant autant l’admiration des citoyens que l’hostilité de ceux qu’il exposait. Sa disparition brutale est devenue un symbole de la lutte pour la liberté d’expression dans une région où être journaliste d’investigation relève souvent de l’héroïsme.

Une cérémonie chargée d’émotionCe vendredi 17 janvier 2025, deux ans après sa disparition, ses collègues, amis et défenseurs de la liberté de la presse se sont réunis pour lui rendre hommage. La cérémonie, empreinte de gravité et d’émotion, s’est tenue à Yaoundé, dans un lieu sobrement décoré en son honneur.

Les témoignages poignants se sont succédé. « Martinez Zogo était plus qu’un journaliste, c’était un combattant. Son engagement pour la vérité lui a coûté la vie, mais son héritage reste intact », a déclaré un confrère sous les applaudissements d’une foule émue.

Des représentants de la société civile et des organisations internationales, à l’instar de Reporters sans frontières (RSF), étaient également présents pour souligner l’importance de la lutte qu’il incarnait.

La quête de justice, un combat inachevé

Malgré l’indignation mondiale suscitée par son assassinat, la lumière tarde à être faite sur les commanditaires de ce crime. Les enquêtes semblent piétiner, alimentant des soupçons d’implication de hauts responsables. « Tant que justice ne sera pas rendue, le Cameroun restera une zone de danger pour les journalistes », a martelé un représentant de RSF.

L’hommage rendu à Martinez Zogo est un rappel douloureux de la fragilité des libertés fondamentales dans de nombreuses régions d’Afrique. Mais il est aussi une promesse : celle de continuer à lutter, coûte que coûte, pour la vérité.

Car, comme l’avait un jour écrit Zogo lui-même : « La peur est une prison. La vérité, elle, libère. »

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