« Pourquoi ce silence complice sur les massacres au Kivu ? »
Dans une déclaration qui fait déjà grand bruit, le député européen Thierry Mariani a pris la parole au Parlement européen pour dénoncer ce qu’il qualifie d’« hypocrisie » de l’Union européenne face à la situation en République démocratique du Congo (RDC).
Dans une intervention remarquée, Mariani a pointé du doigt l’attitude de l’UE qu’il accuse de « se mobiliser avec ferveur pour sauver Jean-Jacques Wondo », un acteur controversé qu’il décrit comme un « putschiste », tout en restant étrangement silencieuse depuis plus de deux décennies sur les atrocités perpétrées dans l’est de la RDC.
Sur la plateforme X (anciennement Twitter), Thierry Mariani a poursuivi son plaidoyer en s’interrogeant : « Pourquoi ce silence complice ? Pourquoi tant de complaisance pour le Rwanda ? » Une question lourde de sens alors que les accusations contre le Rwanda, soupçonné de soutenir le groupe rebelle M23 responsable de nombreux massacres au Kivu, se multiplient.
Un lourd bilan ignoré par l’Europe

Depuis plus de 20 ans, les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu en RDC sont le théâtre de violences extrêmes. Les groupes armés, notamment le M23, ont été accusés de massacres, de déplacements forcés de populations et de pillages systématiques des ressources naturelles. Ces violences, souvent liées à des luttes de pouvoir régionales et à des ingérences étrangères, auraient causé des centaines de milliers de morts, une crise humanitaire majeure et un déplacement massif de populations.
Le Rwanda, voisin de la RDC, est régulièrement accusé de soutenir militairement et logistiquement le M23, une accusation qu’il nie catégoriquement malgré des rapports accablants des Nations Unies. Pourtant, comme l’a souligné Thierry Mariani, l’Union européenne semble maintenir une position ambiguë face à ces allégations, préférant concentrer ses efforts sur des questions plus médiatisées, souvent à courte vue.
L’Union européenne dans une posture inconfortable
Les déclarations de Thierry Mariani interviennent dans un contexte où les relations entre l’UE, le Rwanda et la RDC sont déjà tendues. D’un côté, Bruxelles prône une politique de droits humains et de paix. De l’autre, elle ferme les yeux sur les accusations persistantes d’implication du Rwanda dans l’instabilité congolaise.
Pour certains analystes, cette position est dictée par des intérêts stratégiques : le Rwanda, sous la direction de Paul Kagame, est perçu comme un partenaire « modèle » en Afrique, notamment en matière de stabilité économique et de coopération sécuritaire. Cela pourrait expliquer la « complaisance » dénoncée par Mariani, qui va jusqu’à qualifier ce partenariat d’aveuglement volontaire.
Un appel à la cohérence et à l’action

En soulevant ces questions, Thierry Mariani met en lumière les contradictions de la politique étrangère européenne en Afrique. Il appelle à une prise de conscience collective sur l’ampleur des massacres au Kivu et exige une position plus ferme contre les responsables, qu’ils soient locaux ou étrangers.
Cette intervention relance le débat sur la responsabilité de la communauté internationale face à l’une des crises humanitaires les plus graves et les plus longues de l’histoire contemporaine. Face à l’indignation croissante de figures comme Mariani, l’Union européenne peut-elle encore justifier son inaction sans risquer d’entacher sa crédibilité sur la scène internationale ?
La question demeure : le silence complice dénoncé par Mariani sera-t-il enfin brisé, ou restera-t-il un lourd fardeau pour l’Europe dans son rapport avec l’Afrique ? https://x.com/ThierryMARIANI/status/1882348913455501547?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Etweet