État des lieux de la bonne gouvernance en Côte d’Ivoire

Contexte historique et défis actuels
La Côte d’Ivoire, située en Afrique de l’Ouest, a traversé des décennies de turbulences politiques et économiques, jalonnées de conflits internes et de crises de gouvernance. Depuis la fin de la guerre civile en 2007, le pays s’est engagé dans un processus de réconciliation et de reconstruction. Pourtant, la bonne gouvernance demeure un défi majeur. Les institutions publiques souffrent d’un manque de transparence, de responsabilité et d’efficacité.
Les élections de 2020 ont mis en lumière des tensions politiques persistantes. La perception de la corruption et de l’impunité parmi les élites politiques entretient un mécontentement croissant. D’après Transparency International, la Côte d’Ivoire figure parmi les pays les plus corrompus de la région, un constat qui affecte la confiance des citoyens dans leurs institutions.
En réponse à ces défis, le gouvernement ivoirien a lancé plusieurs réformes destinées à améliorer la gouvernance. Néanmoins, leur mise en œuvre rencontre souvent des résistances internes, ainsi qu’un manque de ressources. Evaluer l’impact de ces initiatives est donc crucial tout comme identifier les secteurs nécessitant des améliorations supplémentaires.

Réformes récentes et leur impact
Le 15 janvier 2025, le Président Alassane Ouattara a présidé un Conseil des Ministres qui a marqué un tournant pour la gouvernance publique en Côte d’Ivoire. La transformation de l’Autorité Nationale de Régulation des Marchés Publics (ANRMP) en Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) se distingue parmi les mesures phares. Cette nouvelle entité, dotée de pouvoirs quasi juridictionnels, augmente le contrôle sur les processus d’attribution des marchés publics.
Cette réforme ambitionne de renforcer la transparence et de lutter contre la corruption dans un secteur souvent critiqué pour ses irrégularités. Selon des experts, cette initiative pourrait restaurer la confiance des citoyens dans les institutions publiques, à condition qu’elle soit soutenue par une volonté politique réelle de sanctionner les abus.
Simultanément, le gouvernement a décidé de renforcer l’Unité industrielle de transformation de riz paddy de Gagnoa grâce à un Partenariat Public-Privé. Cette initiative a pour objectif de garantir la sécurité alimentaire tout en promouvant une gestion efficace des ressources publiques. Toutefois, le succès de ces Partenariats dépendra de la transparence et de la bonne gouvernance dans leur mise en œuvre.

Perspectives d’amélioration et recommandations
Pour améliorer la bonne gouvernance en Côte d’Ivoire, plusieurs axes doivent être envisagés. D’abord, promouvoir une culture de la transparence au sein des institutions publiques est essentiel. Cela pourrait inclure la mise en place de mécanismes de contrôle citoyen, permettant aux citoyens de suivre activement les décisions publiques.
Ensuite, il est crucial de renforcer les capacités des agents publics. Des programmes de formation continue sur l’éthique et la gestion des ressources publiques peuvent réduire les comportements frauduleux et améliorer l’efficacité des services. Il est également impératif d’instaurer des sanctions dissuasives pour les actes de corruption, afin d’établir un climat de confiance.
Enfin, la collaboration avec des organisations internationales et des ONG peut fournir une expertise et des ressources précieuses pour soutenir les réformes. Des exemples de pays ayant réussi à améliorer leur gouvernance grâce à des partenariats stratégiques peuvent servir de modèles pour la Côte d’Ivoire.
La bonne gouvernance en Côte d’Ivoire représente un enjeu majeur pour le développement durable. Bien que les réformes entreprises soient prometteuses, leur succès dépendra de l’engagement sincère des acteurs politiques et de la société civile. Quelles autres mesures pourraient renforcer la confiance des citoyens dans leurs institutions ? La voie vers une gouvernance exemplaire est encore longue, mais elle demeure essentielle pour l’avenir du pays.