Critique de la gouvernance au Cameroun par Mgr Yaouda

Un appel à la justice sociale
Mgr Barthélemy Yaouda, évêque de Yagoua, n’a pas mâché ses mots lors d’une récente interview accordée à Radio Veritas. Le 16 janvier 2025, il a exprimé son indignation face à la situation préoccupante dans le Grand-Nord du Cameroun. Il dénonce un abandon flagrant de cette région par le régime en place. Cette négligence entraîne des conséquences désastreuses pour les populations locales. Chômage des jeunes, infrastructures déficientes, manques de ressources scolaires : les problèmes sont nombreux et pressants.
Pour Mgr Yaouda, cette impasse ne peut perdurer. Il fait valoir que « la paix ne peut exister sans justice », une assertion qui résonne profondément dans un contexte où les citoyens se sentent marginalisés. En les décrivant comme du « bétail électoral », il souligne la manipulation des électeurs par une élite politique plus préoccupée par le maintien du pouvoir que par le bien-être des gens.
Les critiques de l’évêque s’inscrivent dans un cadre plus large d’exaspération populaire. De nombreux Camerounais, déçus par des décennies de promesses non tenues, partagent son appel à un changement radical. Une gouvernance responsable et attentive aux besoins réels de la population est devenue une exigence incontournable.

Les conséquences de l’inaction
Les effets de cette mauvaise gouvernance se font cruellement sentir. Mgr Yaouda a mis en avant l’absence d’industries dans le Grand-Nord, entraînant un taux de chômage alarmant, surtout chez les jeunes. Ce désespoir nourrit la radicalisation, exacerbée par la menace de groupes tels que Boko Haram. Sans perspective d’avenir, beaucoup sont attirés par des chemins dangereux. La sécurité nationale en est profondément affectée.
Par ailleurs, le manque de ressources dans les écoles compromet l’éducation des générations futures. L’éducation est un pilier indispensable pour le développement. L’absence d’infrastructures adéquates et les promesses non tenues du gouvernement montrent un engagement défaillant envers les communautés vulnérables.
La situation devient d’autant plus critique avec les inondations récurrentes qui aggravent les conditions de vie. Les carences dans le recensement des bénéficiaires de l’aide humanitaire, pointées par l’évêque, révèlent une gestion chaotique des ressources destinées à soulager les souffrances des populations touchées. Ces faits soulèvent des questions légitimes sur la transparence et l’efficacité des politiques publiques.

Un appel à la mobilisation collective
Mgr Yaouda dépasse la simple critique en appelant à une mobilisation collective pour un changement profond. Son message est limpide : il est impératif que les Camerounais s’unissent pour revendiquer leurs droits et réclamer une gouvernance répondant à leurs besoins. Il condamne également les discours de haine visant les habitants du Grand-Nord, souvent stigmatisés et marginalisés dans le débat politique national.
Cette mobilisation prend toute son importance à l’approche des élections présidentielles de 2025. La candidature probable de Paul Biya soulève des inquiétudes. Mgr Yaouda exprime son ras-le-bol et souligne que les Camerounais ne devraient pas vivre davantage de souffrances. Son appel à un changement radical est un plaidoyer pour des valeurs de justice et d’équité dans la gouvernance.
En somme, l’analyse de Mgr Barthélemy Yaouda révèle les défis graves auxquels le Grand-Nord est confronté. Elle incite à une prise de conscience collective. La question cruciale demeure : les Camerounais réussiront ils à s’unir pour exiger un changement significatif, ou continueront ils à endurer les conséquences d’une gouvernance défaillante ?