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L’État de droit au Gabon en danger selon Bilie-By-Nze

Critiques de Bilie-By-Nze sur l’État de droit au Gabon

Un état de droit en péril

Le 9 décembre 2024, Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre et chef de la plateforme politique Ensemble pour le Gabon (EPG), a lancé un cri d’alarme sur l’état de droit au Gabon. Après le coup d’État militaire du 30 août 2023, le climat politique est devenu étouffant. Bilie-By-Nze a dénoncé une menace grandissante pesant sur la justice et les droits des citoyens. Dans un pays où les libertés individuelles se rétrécissent comme peau de chagrin, son appel à la vigilance résonne avec une intensité troublante.

Il a également souligné les représailles judiciaires qui frappent les opposants, notamment ceux vivant à l’étranger. Autrefois soutenus pour leur courage à s’opposer au régime précédent, ces activistes se retrouvent désormais dans une situation paradoxale, presque hors-la-loi, quand ils critiquent le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Ce retournement de situation soulève des questions sur l’intégrité et la cohérence du système judiciaire gabonais.

Bilie-By-Nze a mis en exergue des violations alarmantes des droits et libertés. La gabegie financière atteint des sommets inégalés. Ce contexte a engendré une méfiance profonde envers les institutions, où l’immixtion de l’exécutif dans les affaires judiciaires ternit l’image des droits fondamentaux.

Les dérives de la gouvernance actuelle

Dans sa prise de parole, Bilie-By-Nze a également critiqué un projet de loi fondamental qu’il qualifie de « mortifère ». Cette législation, selon ses dires, pourrait renforcer l’autocratie en concentrant les pouvoirs. Il a mis en garde contre l’émergence de « germes autoritaires » si les abus des forces de sécurité persistent. Le couvre-feu, instauré sans justification légale et maintenu jusqu’au 18 décembre 2024, exacerbe ses craintes.

La non-consécration du principe de séparation des pouvoirs dans la nouvelle Constitution est un risque pour la démocratie. L’absence de clarté sur les rôles des différentes branches du gouvernement offre à l’exécutif une occasion d’entraver la justice. Des compatriotes sont détenus et poursuivis sans cadre légal, une violation flagrante des droits humains.

Les actes d’humiliation subis par les citoyens, en contradiction avec les engagements du Gabon sur la scène internationale, alourdissent la crise de confiance entre le peuple et ses dirigeants. Cette situation est explosive et mérite une attention urgente.

Libertés d’opinion et d’expression menacées

La question des libertés d’opinion et d’expression est également au cœur des préoccupations de Bilie-By-Nze. Il a mis en lumière les menaces et les poursuites judiciaires dont sont victimes les activistes critiquant le régime en place. Cette iniquité dans le traitement par rapport aux opposants d’hier crée un climat de peur, d’autocensure, et l’on sent l’angoisse dans l’air, lourde, pesante.

Bilie-By-Nze plaide pour la protection des libertés individuelles, car la démocratie ne peut s’épanouir que dans un espace de débat libre. Dans ce contexte où l’opposition est étouffée, rétablir un dialogue honnête entre le gouvernement et le peuple devient non seulement souhaitable, mais urgent. Cela nécessite des réformes significatives et un engagement sincère à respecter les droits fondamentaux.

Les critiques de Bilie-By-Nze dévoilent une crise dans le système politique gabonais. Les violations des droits humains, la concentration des pouvoirs et la répression des libertés d’expression posent de sérieuses questions sur l’avenir de la démocratie. À un tournant crucial, il est impératif de réfléchir aux conséquences de ces dérives pour la société et la gouvernance à venir.

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