Insécurité croissante dans le Nord du Cameroun

Un incident révélateur
Le 6 mars 2025, à Taparé dans l’arrondissement de Ngong, un contrôle routier a viré au drame lorsqu’un homme armé d’un fusil Ngomta a tiré sur un gendarme, le blessant au bras. En réponse, les forces de police ont ouvert le feu, neutralisant l’assaillant. Ce n’est pas un fait isolé, mais plutôt le miroir d’une insécurité croissante qui ronge le grand-Nord camerounais.
Les actes de violence se multiplient, alimentés par des groupes criminels, tels que des coupeurs de routes, ainsi que par la menace persistante de Boko Haram. Les habitants vivent sous une épée de Damoclès, la peur s’immisce dans leur quotidien, transformant des lieux de vie en zones de danger. Les forces de sécurité, souvent en première ligne, se voient exposées à des attaques de plus en plus audacieuses.
Ce climat instable affecte profondément la société. En effet, la peur d’une nouvelle attaque pèse sur le moral des populations, inhibant leur capacité à mener une vie normale. Écoles, marchés et routes, lieux qui devraient symboliser la vie, s’apparentent désormais à des terrains hostiles.

Conséquences tragiques de l’insécurité
Un incident récent à Souledé Roua met en lumière les tragédies engendrées par cette insécurité grandissante. Deux jeunes chercheurs, pris pour des terroristes, ont été victimes de la méfiance ambiante. Ce type d’erreur, bien que regrettable, illustre la tension omniprésente et le danger que représente une violence diffuse.
Les répercussions de cette insécurité vont au-delà des attaques. Elles nourrissent une stigmatisation croissante des communautés locales, où chaque membre peut être perçu comme un suspect. Les jeunes, surtout, se trouvent vulnérables, leurs intentions pacifiques étant souvent mal interprétées. Un cycle de méfiance se met alors en place, exacerbant les tensions.
Face à cette réalité, les autorités locales intensifient les mesures de sécurité. Cependant, leurs efforts sont souvent entravés par le manque de ressources. La compagnie de gendarmerie de Garoua 3 a ouvert une enquête sur l’incident à Taparé, mais cela ne suffit pas à dissiper les inquiétudes des habitants.

Vers une solution durable ?
Pour contrer cette insécurité croissante, une approche globale s’impose. Renforcer les capacités des forces de sécurité est crucial, mais cela doit être accompagné de programmes de développement socio-économique, visant à traiter les racines de la violence. Les jeunes doivent bénéficier de formations et d’emplois pour éviter qu’ils ne tombent dans le piège de la criminalité.
Un autre aspect essentiel est la collaboration entre les communautés et les forces de sécurité. Il est vital que les citoyens puissent signaler des activités suspectes sans craindre des représailles. Parallèlement, sensibiliser et éduquer sur les enjeux de sécurité peut réduire la méfiance mutuelle.
Enfin, la communauté internationale a un rôle à jouer. Un soutien technique et financier pourrait renforcer les capacités des forces de sécurité et les programmes de développement. La paix et la sécurité dans le grand-Nord du Cameroun dépendent d’un engagement coordonné des acteurs locaux, nationaux et internationaux.