Grève des avocats camerounais : enjeux et conséquences

Contexte de la grève
La grève des avocats camerounais, amorcée le 5 mars 2025, s’inscrit au cœur de tensions grandissantes entre les forces de l’ordre et les praticiens du droit. Organisée sous l’égide de Me Mbah Eric Mbah, Bâtonnier, elle fait suite à des violences policières inacceptables. Une vidéo, devenue virale, montre des agents infligeant des traitements inhumains à un avocat, provoquant une vague d’indignation au sein de la profession.
De plus, l’arrestation d’un avocat ayant osé dénoncer des violations des droits de ses clients a aggravé la situation. Les avocats, garants de la justice, se trouvent désormais en danger. Leur sécurité et leur dignité sont endommagées. Cette grève, prévue jusqu’au 7 mars 2025, engendre la suspension du port de la robe et l’absence dans les Cours et Tribunaux, menaçant gravement le fonctionnement du système judiciaire camerounais.

Impact sur l’accès à la justice
Les conséquences de cette grève se répercutent directement sur l’accès à la justice pour les citoyens camerounais. L’absence des avocats dans les tribunaux empêche de fait la représentation légale des clients. Ce vide compromet leur droit à une défense équitable. Les affaires judiciaires risquent de s’enliser, avec des audiences reportées et des délais prolongés pour les justiciables. Les plus vulnérables, souvent dépendants d’une assistance juridique, sont particulièrement touchés.
Le Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique (CHRDA), par la voix de son président Agbor Nkongho, souligne que toute intimidation des avocats constitue une atteinte aux libertés fondamentales. Ainsi, la grève transcende une simple protestation ; elle devient un acte engagé pour les droits humains. En suspendant leurs activités, les avocats envoient un message fort pour protéger leur métier et revendiquer un environnement judiciaire sain.

Conséquences sur l’indépendance judiciaire
Les ramifications de cette grève vont au-delà de l’accès à la justice. Elles remettent en question l’indépendance du système judiciaire au Cameroun. La violence et l’intimidation subies par les avocats fragilisent l’intégrité du système judiciaire. La CHRDA appelle à un dialogue constructif pour élever les préoccupations des avocats et contrebalancer l’érosion de l’indépendance judiciaire. Ce contexte souligne le rôle crucial des avocats au sein de la démocratie.
Cette grève pourrait également catalyser des mobilisations parmi d’autres acteurs de la société civile, renforçant ainsi la défense des droits des avocats et, par extension, des citoyens. La solidarité entre les professions juridiques et les organisations de droits humains peut renforcer la lutte contre les abus de pouvoir, favorisant un système judiciaire plus équitable. Les implications de cette grève pourraient s’étendre au-delà des tribunaux, influençant le paysage politique et social du pays.
La grève des avocats camerounais soulève des questions essentielles sur l’état de droit et la protection des droits humains. Alors qu’ils luttent pour leur dignité et leur sécurité, il devient crucial de réfléchir aux mesures nécessaires pour établir un environnement judiciaire respectueux et indépendant. Comment la société civile peut-elle soutenir cette lutte ? Quelles réformes sont indispensables pour protéger les avocats et garantir un accès à la justice pour tous ? Ces interrogations méritent une exploration approfondie pour envisager un avenir où la justice serait véritablement accessible et respectée.