Défis de la Côte d’Ivoire vers un revenu intermédiaire

Alignement des politiques et des projets
Lors de son intervention du 17 février 2025, le Premier ministre Robert Beugré Mambé a souligné un défi crucial : l’alignement entre les plans nationaux de développement et les projets concrets. Pour qu’un pays progresse vers un statut de revenu intermédiaire, les politiques doivent résonner avec les réalités du terrain. Cela requiert une coordination efficace entre ministères et agences gouvernementales.
Au fil des ans, la Côte d’Ivoire a souvent connu des incohérences entre ambitions politiques et réalisations pratiques. Les efforts dans le secteur agricole, par exemple, ont été freinés par le manque de suivi des politiques établies. Mambé a donc plaidé pour une approche systématique, intégrant les défis contemporains tels que les effets du changement climatique et les fluctuations économiques à l’échelle mondiale.
Les experts, comme le professeur Jean-Pierre Koffi, insistent sur le fait que cet alignement est vital pour optimiser l’utilisation des ressources. Une étude de la Banque mondiale montre que les pays réussissant à aligner leurs politiques avec des projets concrets observent une croissance économique bien plus soutenue.

Amélioration de la productivité agricole
Un autre défi majeur évoqué par le Premier ministre est l’amélioration de la productivité agricole. Bien que la Côte d’Ivoire dispose de ressources agraires abondantes, elle fait face à une concurrence mondiale accrue. Pour devenir un pays à revenu intermédiaire, le pays doit adopter des pratiques agricoles plus compétitives et durables.
L’agriculture 4.0, intégrant des technologies avancées telles que l’Internet des objets et l’analyse de données, joue un rôle central dans cette transformation. Par exemple, l’utilisation de drones pour surveiller les cultures ou de capteurs pour optimiser l’irrigation peut considérablement augmenter les rendements. Cependant, la mise en œuvre de ces technologies nécessite des investissements initiaux substantiels et la qualification des agriculteurs.
Des études de cas en Afrique, comme au Kenya, illustrent que l’adoption de ces technologies a permis d’augmenter la productivité et de réduire la pauvreté rurale. En Côte d’Ivoire, le gouvernement doit encourager l’innovation tout en veillant à ce que tous les agriculteurs aient un accès équitable aux ressources et à la formation nécessaires.

Réduction de la pauvreté et développement humain
La réduction de la pauvreté constitue un objectif clé du Plan national de développement (PND) 2026-2030. Le Premier ministre vise à faire passer le taux de pauvreté en dessous de 20 % d’ici 2030. Toutefois, cet objectif se heurte à des défis majeurs, notamment une croissance démographique de 2,6 % par an, qui accroît la pression sur les ressources et les infrastructures.
Pour y parvenir, il est crucial de développer le capital humain à travers l’éducation et la formation professionnelle. La ministre de l’Économie, Kaba Nialé, insiste sur l’importance d’investir dans l’enseignement technique pour mieux préparer les jeunes aux exigences du marché. Des programmes adaptés aux besoins du secteur privé peuvent renforcer l’employabilité et contribuer à la baisse du chômage.
Par ailleurs, il est vital de combattre les inégalités régionales. Les zones rurales, souvent délaissées, doivent bénéficier d’un accès amélioré aux services essentiels comme la santé, l’éducation et les infrastructures. Des initiatives ciblées, comme des programmes de microfinance, pourraient également favoriser l’entrepreneuriat local et générer des emplois.
Conclusion et perspectives d’avenir
Les défis que la Côte d’Ivoire doit surmonter pour accéder au statut de pays à revenu intermédiaire d’ici 2035 sont complexes. L’alignement des politiques, l’augmentation de la productivité agricole et la réduction de la pauvreté demandent une approche intégrée et collaborative. Les acteurs gouvernementaux, les ONG et le secteur privé doivent unir leurs forces pour surmonter ces obstacles.
À l’avenir, il sera primordial de suivre les progrès réalisés et d’ajuster les stratégies en fonction des résultats. La question reste posée : la Côte d’Ivoire saura-t-elle mobiliser les ressources nécessaires et mettre en œuvre les réformes requises pour transformer ces défis en opportunités ? Les réponses à ces interrogations détermineront le succès du pays dans sa quête d’un statut de revenu intermédiaire.