Libération des prisonniers politiques : clé de l’apaisement au Cameroun

Contexte historique et politique
Depuis plusieurs années, le Cameroun est plongé dans une crise politique profonde, alimentée par des tensions ethniques et régionales. La crise anglophone, débutée en 2016, a provoqué l’emprisonnement de milliers de personnes pour des raisons politiques. Des figures emblématiques comme Marafa Hamidou Yaya et Jean Marie Atangana Mebara, qui ont purgé plus d’une décennie derrière les barreaux, incarnent cette répression. Leur libération est souvent vue comme un geste nécessaire de réconciliation, essentiel pour restaurer la confiance entre le gouvernement et la société.
Plus de 1 000 prisonniers, incluant des leaders communautaires et des activistes, ont été incarcérés dans le cadre de cette crise. Ces détentions, jugées arbitraires, nourrissent un sentiment croissant d’injustice chez les populations anglophones. Dès lors, la libération des prisonniers politiques devient non seulement une impératif moral, mais aussi un contexte politique crucial pour apaiser les tensions existantes.
Georges Dougueli, éminent journaliste camerounais, plaide énergiquement pour cette cause. Il soutient que ces personnes ne posent aucune menace pour la société. Dougueli appelle à un changement profond, plaçant le pardon au cœur du débat politique pour enfin tourner la page d’années de conflits.

Les promesses des candidats et l’impact sur l’électorat
À l’approche des élections présidentielles du 12 octobre 2025, plusieurs candidats comme Issa Tchiroma et Patricia Tomaïno Ndam Njoya ont intégré la libération des prisonniers politiques dans leurs programmes. Tchiroma, lors de sa campagne à Bamenda, a promis une libération des leaders anglophones emprisonnés dans les quatre mois suivant son élection. Cette promesse vise à établir un climat de confiance et à encourager un dialogue constructif entre les différentes parties prenantes.
Ndam Njoya, de son côté, propose d’instaurer une Journée du pardon, initiative qui pourrait renforcer les liens entre les Camerounais et leurs institutions. Ces engagements révèlent une prise de conscience croissante des enjeux de réconciliation nationale. La libération des prisonniers pourrait ainsi inciter les électeurs à voter pour des candidats prônant des valeurs de paix et de réconciliation.
Dans les régions anglophones, les électeurs deviennent de plus en plus sensibles à ces questions. La promesse de libération pourrait jouer un rôle crucial dans leur choix, favorisant une dynamique de changement et d’apaisement.

Vers une société apaisée : enjeux et perspectives
Il serait réducteur de voir la libération des prisonniers politiques comme un simple geste symbolique ; c’est une étape cruciale vers une société apaisée. Le pardon et la réconciliation sont essentiels pour reconstruire la confiance entre le gouvernement et la population. Pour éviter la répétition des erreurs du passé, il est impératif d’appliquer des politiques inclusives et d’engager un dialogue avec toutes les communautés.
Les experts s’accordent à dire que libérer des prisonniers pourrait avoir des retombées positives sur l’économie du pays. Un environnement politique apaisé favoriserait les investissements et la stabilité, éléments vitaux pour le développement économique. Cela réduirait aussi les tensions sociales et encouragerait le sentiment d’appartenance nationale.
Il est donc urgent que les candidats prennent ces enjeux au sérieux et s’engagent à libérer les prisonniers politiques. Leurs promesses doivent être assorties d’actions concrètes, car le succès de cette initiative dépendra de leur volonté sincère de réconciliation et d’unité nationale.
La libération des prisonniers politiques peut-elle ouvrir la voie à un avenir serein pour le Cameroun ? Les électeurs sont-ils prêts à faire entendre leur voix en faveur de la paix et du pardon ? Ces questions méritent d’être explorées, car elles touchent au cœur des aspirations d’un peuple en quête de justice et de réconciliation.


