Dans un élan réformateur sans précédent, les nouvelles autorités gabonaises posent les premiers jalons d’une refondation institutionnelle en profondeur. À travers l’installation officielle de deux comités de rédaction, le gouvernement traduit en actes sa volonté de moderniser l’appareil d’État et de réconcilier les citoyens avec leurs institutions.Institués par décrets présidentiels le 14 mai 2025, ces deux comités auront pour mission de produire des avant-projets de loi sur deux piliers de la démocratie : les partis politiques et la répartition équitable des sièges électoraux. Le lancement des travaux est prévu pour ce lundi 19 mai à 14h00.
Une dynamique de rupture avec le passé

Le Comité de rédaction de l’avant-projet de loi sur les partis politiques (Décret n°0231/PR) se penchera sur une redéfinition du rôle, du financement et du fonctionnement des formations politiques, afin de favoriser un paysage plus structuré, éthique et représentatif. Parallèlement, le Comité de rédaction de l’avant-projet de loi sur la répartition des sièges électoraux (Décret n°0233/PR) travaillera à une refonte de la cartographie électorale, pour corriger les déséquilibres historiques et renforcer l’égalité devant le vote.Ces rencontres se tiendront respectivement au ministère de la Réforme et des Relations avec les Institutions (quartier Batterie IV) et au Palais des Sports de Libreville (quartier Petit-Paris).
Une gouvernance nouvelle, tournée vers la transparence et la justice électorale

Dans leur communiqué conjoint, le ministère de la Réforme et des Relations avec les Institutions et celui de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation insistent sur la présence impérative de tous les membres désignés, signe de l’importance stratégique de cette séquence politique.
Cette initiative s’inscrit dans la démarche de transformation engagée par les nouvelles autorités issues de la transition, déterminées à construire un État moderne, plus transparent, plus juste et au service de ses citoyens.
Encadré : Réactions à chaud

Pr. Martine Obiang, politologue
« C’est un tournant historique. Si ces comités parviennent à produire des textes solides, ce sera la fin d’une ère d’ambiguïtés politiques. »
Jean-Pierre Ngoua, militant associatif
« Il est temps que la voix des provinces soit mieux représentée. Une répartition plus juste des sièges est essentielle pour notre démocratie. »
Sabrina Moussavou, étudiante en droit
« Voir le gouvernement agir aussi rapidement après les annonces de transition redonne confiance aux jeunes. Il faut maintenant que cela se traduise dans les faits. »
Un ancien député, sous anonymat« Le chantier est immense. Il faudra du courage politique pour aller jusqu’au bout, surtout sur la question des partis politiques fantômes. »
Un signal fort en faveur d’une République rénovée

En amorçant ces travaux de fond, le gouvernement gabonais envoie un message clair : la modernisation de l’État ne se fera pas à demi-mesure. Elle se construira sur des bases solides, avec des textes refondus, des institutions assainies et une volonté affirmée d’inclure toutes les sensibilités politiques.
C’est désormais aux membres des comités de transformer cette ambition en propositions concrètes. Le peuple gabonais, quant à lui, observe avec espoir – et vigilance – cette nouvelle étape de l’histoire institutionnelle du pays.