Le décor semble tiré d’un scénario de drame moderne. D’un côté, une icône de la rumba congolaise, monument vivant de la musique africaine. De l’autre, une fille autrefois adulée par son père, aujourd’hui devenue égérie mondiale et voix libre de la jeunesse afrodescendante. Entre Koffi Olomide et Didistone Naïke, la tension familiale a désormais pris une tournure publique, artistique et politique.
Un père, une chanson, une absence

Tout est reparti d’un détail qui n’en est pas un : lors d’une récente reprise d’une ancienne chanson – dont les connaisseurs n’ont pas manqué de souligner la teneur symbolique – Koffi Olomide aurait modifié les paroles en y omettant soigneusement le nom de sa fille Didistone, jadis mis en valeur. Ce geste, apparemment anodin, a ravivé une querelle familiale déjà bien installée.
Les réseaux sociaux s’enflamment. Les fans s’interrogent. Mais derrière cette simple omission, se cache une blessure plus profonde, révélée au fil des mois par des échanges indirects entre le « Grand Mopao » et sa fille. »Mama Eyenga » : le tir voilé d’un père ?En mars 2024, Koffi Olomide sort « Mama Eyenga », une chanson chantée en duo avec sa fidèle Cindy Le Cœur. Mais les paroles interpellent : une mère y incite sa fille à suivre les voies de la facilité et du déshonneur. À Kinshasa comme à Paris, la rumeur enfle : serait-ce une pique déguisée envers Didistone ?
Le chanteur, maître de l’ambiguïté, ne cite aucun nom. Mais dans l’espace public congolais, les métaphores ne sont jamais gratuites. Et dans une société où la famille est sacrée, l’implication d’un père dans un tel récit soulève les passions.Didistone contre-attaque : « Je ne dirai ni o ni, fais ce que tu veux »En juillet, la réponse de Didistone fuse… subtile, mais tranchante. L’influenceuse et mannequin congolaise rejoint le challenge viral « Eloba Nango », citant une expression lingala devenue virale : “Je ne dirai ni o ni, fais ce que tu veux.”
Pour ses fans, aucun doute : il s’agit d’une manière ironique de répondre à son père, qui dans une récente émission, affirmait qu’elle restait sa fille “quoi qu’il arrive”, tout en bottant en touche sur leurs différends.
L’art du non-dit, maîtrisé à la fois par le père dans sa musique et la fille dans ses stories Instagram, devient une arme.
Des accusations lourdes : “campagnes de sabotage”

Mais la guerre d’image va plus loin. Didistone a publiquement accusé Koffi Olomide de financer des campagnes de désinformation à son encontre, en créant des comptes anonymes pour diffuser des rumeurs sur sa vie privée. Une méthode qu’elle qualifie de “plan obscur et toxique”, orchestrée pour la discréditer.
Ces propos, relayés par les médias congolais comme Scoop RDC ou Iris Médias, ajoutent une dimension grave à une querelle jusque-là artistique : celle d’un conflit où la manipulation numérique prend le relais des dialogues brisés.
Entre loyauté et rupture : les enfants de la star divisés

Ce bras de fer intervient dans un contexte familial marqué par le divorce de Koffi et Aliane, la mère de Didistone. Cette dernière, dans une rare confession publique, a confié être à l’origine de la séparation, jugeant qu’il valait mieux préserver sa mère que continuer à jouer le rôle de ciment familial. Une déclaration forte, qui conforte sa position dans l’opinion publique.
Mais au-delà des mots, ce sont deux conceptions de la dignité et de l’héritage familial qui s’affrontent. Koffi, ancré dans une vision patriarcale de la famille africaine, peine à accepter l’indépendance médiatique de sa fille. Didistone, figure de l’afroféminisme mondialisé, revendique le droit à la parole, même face à un père célèbre.
Vers une réconciliation ?

Pour l’heure, rien ne laisse présager un apaisement. L’affaire, hautement symbolique, dépasse la sphère privée. Elle questionne la posture des stars africaines face à la modernité de leurs enfants, à l’ère où les réseaux sociaux et les convictions personnelles s’entrechoquent avec les traditions.
Koffi Olomide, homme de scène et de pouvoir, se retrouve désormais face à une adversaire inattendue : sa propre fille. Et Didistone, à travers ses mots et ses silences, trace la voie d’une jeunesse africaine qui n’a plus peur d’affronter les figures tutélaires.
Le dernier mot reviendra-t-il à la musique, au pardon ou…au prochain post Instagram ?