Défis énergétiques du Gabon : un manque d’investissements criant
Une crise énergétique persistante
Le Gabon, fort de ses riches ressources naturelles, fait face à une crise énergétique sévère. Le manque d’investissements dans les infrastructures de transport d’électricité, inchangées depuis plus de quinze ans, aggrave la situation. Steeve Saurel Legnongo, Administrateur Provisoire de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), a souligné que la demande énergétique a presque doublé entre 2010 et 2024. Malheureusement, les infrastructures vétustes n’arrivent pas à répondre à cette explosion de la demande.
Les coupures de courant, aujourd’hui fréquentes, illustrent cette inadéquation entre l’offre et la demande. Le parc énergétique est en décalage avec les besoins, affichant un âge moyen des groupes thermiques de 30 ans et des groupes hydroélectriques dépassant les 50 ans. Cette vétusté engendre des difficultés dans la production d’énergie, rendant le réseau particulièrement vulnérable.
Les délestages continuels affectent tant les foyers que les entreprises, devenant une réalité insupportable pour les Gabonais. Pour éviter l’effondrement du réseau, la SEEG a instauré des coupures programmées, exacerbant la frustration des citoyens face à une situation apparemment désespérée.
Des infrastructures obsolètes et surchargées
Les infrastructures de transport d’électricité du Gabon sont non seulement vieillissantes, mais aussi surchargées. L’offre électrique dans le Grand Libreville s’élève à 250 MW contre une demande d’environ 350 MW, rendant la situation explosive. Les installations actuelles ne peuvent pas supporter cette pression croissante, provoquant une recrudescence d’incidents sur le réseau électrique.
De plus, l’absence d’investissements stratégiques a engendré l’obsolescence des équipements. Ces derniers, souvent en fin de vie, peinent à respecter les standards modernes de production et de distribution d’électricité. Pourtant, le Gabon possède un potentiel énergétique inestimable, notamment en hydroélectricité, solaire et éolien, qui pourrait transformer la situation.
Les autorités gabonaises, conscientes de ces défis, explorent des solutions. Par exemple, un protocole d’accord a été signé avec le groupe turc Karpowership pour l’installation de centrales flottantes de 70 MW. Cependant, ces mesures, bien que réactives, sont loin de résoudre les problèmes structurels du secteur énergétique.
Les conséquences d’un manque d’investissements
Le manque d’investissements dans les infrastructures énergétiques entraîne des conséquences préoccupantes. La qualité des services électriques se dégrade, impactant directement la vie quotidienne des Gabonais. De plus, le coût du kilowattheure (KWh) au Gabon est bien supérieur à celui pratiqué dans des pays voisins tels que le Congo ou le Cameroun, ce qui rend l’accès à l’électricité difficile pour de nombreux ménages.
La situation actuelle freine également le développement économique du pays. Les entreprises, victimes de coupures fréquentes, voient leur productivité diminuer, décourageant ainsi les investissements étrangers. Une refonte complète du système de production et de distribution s’avère donc essentielle pour répondre aux besoins des Gabonais et stimuler l’économie.
Des actes de sabotage, comme ceux constatés à la centrale d’Alenakiri, aggravent la fragilité du réseau électrique. Ces incidents soulignent l’urgence d’une approche globale. Les autorités doivent non seulement moderniser les infrastructures, mais aussi garantir la sécurité des installations pour assurer une fourniture d’électricité fiable.
Face à ces défis, il est primordial de se poser les bonnes questions : quelles solutions durables peuvent être mises en œuvre pour revitaliser le secteur énergétique gabonais ? Comment le pays peut-il exploiter ses ressources naturelles pour devenir un leader régional en matière d’énergie renouvelable ? Les réponses à ces interrogations seront déterminantes pour l’avenir énergétique du Gabon.
