Luanda, 16 avril 2025 – Dans la chaleur feutrée des salons présidentiels angolais, loin des éclats des caméras et des discours convenus, un moment décisif s’est joué pour la paix sur le continent. Le Président togolais, SEM Faure Essozimna Gnassingbé, a été accueilli avec tous les honneurs à Luanda par son homologue et Président en exercice de l’Union africaine, SEM João Lourenço. Une visite d’amitié et de travail, mais surtout une rencontre de haute portée diplomatique.
Au cœur des échanges : l’Est de la République Démocratique du Congo. Une région martyrisée, où les armes dictent trop souvent leur loi, où l’espoir semble parfois suspendu aux décisions prises dans les capitales africaines. Et c’est précisément sur ce terrain miné que l’Union africaine a choisi d’envoyer un homme : Faure Gnassingbé, officiellement désigné comme médiateur pour tenter de recoller les morceaux d’une paix fragile.
Ce choix, loin d’être anodin, consacre un leadership africain aux antipodes de l’ostentation. Depuis Lomé, Faure Gnassingbé tisse patiemment les fils d’une diplomatie silencieuse, mais redoutablement efficace. Il parle peu, mais agit. Il se montre peu, mais avance. Un style sobre, presque effacé, mais qui séduit de plus en plus ses pairs, lassés des effets d’annonce sans lendemain.
Le Président João Lourenço ne s’y est pas trompé. À Luanda, il a exprimé son plein soutien à cette mission délicate, saluant « la constance et l’intelligence stratégique » du dirigeant togolais, dont les précédentes interventions régionales ont souvent abouti à des désamorçages inattendus. La reconnaissance de l’Union africaine n’est ici que la confirmation d’une efficacité désormais éprouvée.
Dans une Afrique à la croisée des chemins, où les ambitions géopolitiques croisent les drames humains, le rôle des médiateurs devient crucial. Et si l’avenir du continent se dessinait aussi dans la discrétion d’un Faure Gnassingbé, artisan patient de la paix, là où d’autres préfèrent les projecteurs ?
À Luanda, l’Afrique a peut-être trouvé, non pas un sauveur, mais un bâtisseur de silence. Ce silence, justement, qui précède souvent les grandes résolutions.
