Berlin est devenue, le temps de quelques heures, l’épicentre d’une intense offensive diplomatique de Félix Tshisekedi. Le président de la République Démocratique du Congo (RDC) a multiplié, ce vendredi, les rencontres stratégiques, dans un effort déterminé pour rallier la communauté internationale à sa cause : contraindre le Rwanda à cesser son ingérence militaire dans l’Est de son pays.
À Berlin, la pression monte sur KigaliC’est avec le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, que Félix Tshisekedi a entamé son plaidoyer. L’objectif : convaincre l’Allemagne de renforcer la pression économique sur le Rwanda. Si Berlin s’est déjà positionnée comme un acteur clé dans les dynamiques géopolitiques africaines, la RDC espère désormais que la première puissance économique européenne utilisera son influence pour durcir le ton face à Kigali.
Mais Tshisekedi ne s’est pas arrêté là. Il a ensuite échangé avec son homologue finlandais, Alexander Stubb, mettant sur la table la question des sanctions contre le Rwanda au sein de l’Union européenne. « Nous avons besoin d’un front uni », a-t-il plaidé, insistant sur la nécessité d’une réponse ferme à ce qu’il qualifie d’ »agression continue » de Kigali dans l’Est de la RDC.
La CPI en première ligne
Autre temps fort de cette visite en Europe : la rencontre avec Karim Khan, Procureur général de la Cour pénale internationale (CPI). Alors que les exactions se multiplient dans l’Est congolais, la CPI est en train de collecter des preuves de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. « La justice internationale doit être au rendez-vous », a insisté Félix Tshisekedi, appelant à des poursuites contre les auteurs des atrocités commises dans la région.
Karim Khan a confirmé que la CPI poursuivait ses investigations et annoncé une visite en RDC d’ici fin février 2025, pour approfondir les enquêtes sur le terrain. Une étape cruciale pour documenter les responsabilités et traduire les coupables devant la justice internationale.
Un tournant diplomatique ?
À quelques mois d’échéances électorales cruciales en Afrique centrale et d’une montée des tensions dans la région, la diplomatie congolaise joue une partie décisive. En quête de soutien, Félix Tshisekedi mise sur une Europe plus engagée face à Kigali. Reste à savoir si ces tractations aboutiront à des actions concrètes contre le Rwanda, ou si elles se heurteront aux réalités des rapports de force internationaux.
En attendant, Kinshasa maintient la pression et espère que la voix de la RDC résonnera jusqu’aux hautes sphères de la diplomatie européenne.
