Libreville, 25 mars 2025 – Le Parti Démocratique Gabonais (PDG) joue-t-il un double jeu à l’approche de la présidentielle du 12 avril 2025 ? Officiellement, la formation politique, qui a longtemps dominé la scène nationale, affirme vouloir attendre la présentation de l’ensemble des projets politiques avant de choisir son camp. Pourtant, une nomination récente vient semer le doute quant à cette prétendue neutralité : son président, Blaise Louembé, a été désigné coordinateur adjoint de la campagne du candidat Brice Clotaire Oligui Nguema.
Une position ambiguë

Il y a quelques jours à peine, le PDG annonçait vouloir faire preuve de retenue avant d’arrêter son choix sur un candidat. Cette posture stratégique visait à maintenir l’image d’un parti en reconstruction après l’éviction d’Ali Bongo Ondimba, dans un contexte où le paysage politique gabonais est en pleine recomposition. Pourtant, la récente nomination de Blaise Louembé comme coordinateur adjoint de la campagne du président de la transition laisse entrevoir une autre réalité : un ralliement tacite au pouvoir en place.
Ce positionnement soulève plusieurs interrogations. S’agit-il d’un choix individuel de Louembé ou d’une orientation concertée au sein du parti ? Dans l’un ou l’autre cas, la neutralité affichée par le PDG semble fortement ébranlée.
Un parti à la croisée des chemins

Depuis le coup d’État du 30 août 2023, le PDG tente de se réinventer. Autrefois machine électorale toute-puissante, il doit aujourd’hui composer avec un paysage politique fragmenté, où l’opinion publique observe chaque mouvement avec attention. Soutenir trop ouvertement le candidat du CTRI pourrait lui coûter cher auprès des électeurs désireux d’un réel changement. À l’inverse, ne pas prendre position pourrait le condamner à l’insignifiance politique.
La nomination de Blaise Louembé dans l’équipe de campagne d’Oligui Nguema risque donc d’être perçue comme un signal fort : le PDG semble s’aligner sur le pouvoir actuel, malgré son discours de prudence. Ce choix pourrait-il provoquer des dissensions internes ? Certains cadres du parti, attachés à une véritable autonomie décisionnelle, pourraient ne pas voir d’un bon œil cette prise de position prématurée.
Vers une recomposition du paysage politique ?

Alors que les candidats affinent leurs stratégies et que la campagne présidentielle s’intensifie, la position du PDG sera scrutée avec attention. Le parti, qui a longtemps incarné le pouvoir, est-il prêt à s’effacer derrière Oligui Nguema ou cherche-t-il à jouer un rôle clé dans la future administration ?
Une chose est sûre : la nomination de Blaise Louembé dans l’équipe de campagne du chef de l’État marque un tournant. Reste à savoir si le PDG officialisera son soutien dans les jours à venir ou s’il continuera à jouer la carte de l’attentisme. Dans un contexte où la transparence et la clarté politique sont devenues des attentes majeures, toute ambiguïté pourrait être sanctionnée dans les urnes.