jeudi 27 mars 2025
logo africaCoeurNews

Top 5 de la semaine

Articles Similaires

Recrutement universitaire : Tribalisme et favoritisme

Tribalisme et favoritisme dans le recrutement universitaire

Un phénomène préoccupant au Cameroun

Le recrutement des enseignants dans les universités d’État au Cameroun soulève des controverse. Il expose des pratiques de favoritisme et de tribalisme. Dr Chuo Walters Ayeah, dans une déclaration frappante sur Facebook, a révélé avoir été recalé à trois reprises, principalement à cause de son utilisation de l’anglais. Son expérience personnelle met en lumière une réalité plus ample : l’exclusion systématique des anglophones dans des institutions censées promouvoir l’égalité et l’excellence académique.

Ce problème est aggravé par l’absence d’anglophones au sein de la faculté des sciences économiques et de gestion de l’université d’Ebolowa. Pourtant, des candidats qualifiés existent. Cette situation soulève des interrogations sur l’intégrité du processus de recrutement, tout en mettant en évidence l’impact des politiques linguistiques et ethniques sur les décisions académiques. Le tribalisme, aujourd’hui, s’est enraciné dans le système éducatif, intensifiant les tensions entre les différentes communautés linguistiques du pays.

Cette problématique ne repose pas uniquement sur la question linguistique. Elle s’inscrit dans un contexte historique plus large. Le Cameroun fait face à une crise anglophone persistante, exacerbant les divisions ethniques. Les politiques du régime actuel, en place depuis plus de quarante ans, renforcent l’idée de favoritisme ethnique. Ce climat engendre méfiance et ressentiment au sein de la population.

Les conséquences du favoritisme

Le favoritisme dans le recrutement des enseignants entraîne des répercussions profondes. Il nuit à la qualité de l’éducation et fragilise la cohésion sociale. En écartant des candidats qualifiés en raison de leur origine, les universités compromettent leur mission d’excellence. Les étudiants se retrouvent souvent face à des enseignants moins compétents, choisis non pas pour leurs compétences, mais pour leur appartenance ethnique privilégiée.

Me Dimitri Touko souligne également un climat d’impunité au Cameroun. Selon lui, le pays est devenu un terreau fertile pour l’ethnicisme, où les droits des citoyens varient selon leur origine. Cela donne lieu à des violences et discriminations à l’encontre des populations allogènes, aggravant les tensions sociales et politiques.

Les impacts de ces pratiques dépassent le cadre académique. Ils alimentent un cycle de méfiance et de division dans toute la société. Les jeunes, destinés à devenir les architectes du futur, se retrouvent piégés dans un système qui valorise le tribalisme au détriment des compétences et de l’égalité des chances.

Vers une réforme nécessaire

Dans ce contexte alarmant, il est crucial d’envisager des réformes substantielles dans le recrutement des enseignants. Cela exige une prise de conscience collective et un engagement politique pour lutter contre le tribalisme et le favoritisme. Les universités doivent instituer des critères de sélection clairs et équitables, fondés sur les compétences plutôt que sur l’origine ethnique ou linguistique des candidats.

Des initiatives en faveur de la diversité et de l’inclusion dans l’enseignement supérieur sont également vitales. Des programmes de sensibilisation aux enjeux du favoritisme pourraient changer les mentalités, facilitant ainsi un climat de respect et d’égalité.

Enfin, les médias et la société civile ont un rôle essentiel à jouer. Ils peuvent dénoncer ces injustices et militer pour des réformes. En apportant une lumière sur ces réalités, ils contribuent à créer un environnement où chacun, quelle que soit son origine, a l’occasion de réaliser son potentiel. La question persiste : jusqu’à quand le Cameroun continuera-t-il à négliger ses talents émergents au lieu de les valoriser ?

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Articles populaires