Contexte des affrontements à Lubero
Depuis le 3 décembre 2024, la situation sécuritaire à Lubero, au Nord-Kivu, s’est fortement dégradée. Les combats entre les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, se sont intensifiés, notamment sur l’axe stratégique Kirumba-Kaseghe. Les habitants de Kirumba, témoins de cette escalade, entendent désormais des tirs d’armes lourdes. Cela marque une intensification des hostilités.
Les FARDC, aidées par les Wazalendo, un groupe de jeunes patriotes, ont lancé des offensives pour reprendre le contrôle de la région. Selon des sources militaires, elles ont réalisé des avancées notables, permettant à l’armée de s’emparer de plusieurs villages stratégiques comme Miobwe et Bwatsinge. Ces opérations visent à protéger la population locale, en proie à des violations des droits humains qui se sont multipliées dans ce contexte de conflit.
A Mighombe, les combats ont également fait des victimes; des blessés civils, dont un élève mortellement touché, sont à déplorer. Cette tragédie révèle l’impact dévastateur des affrontements sur la vie civile, souvent prise entre deux feux. À Kirumba, les commerces ferment et les habitants craignent une escalade des combats, intensifiée par le renforcement des positions rebelles.
Violences à Djugu : Une spirale inquiétante
Simultanément, le territoire de Djugu, en province d’Ituri, est le théâtre d’attaques orchestrées par des groupes armés comme la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) et la milice Zaïre. Des rapports récents signalent plusieurs tueries, dont celle d’un jeune homme à Lidha, attribuée à la milice Zaïre, ainsi que d’autres violences mortelles à Guda et Bwanga.
Les conséquences de ces violences sont alarmantes. Jean de Dieu Lonjirinnga, président de la société civile locale, a souligné que la destruction des champs par la Codeco aggrave la situation alimentaire des populations déjà vulnérables. Les acteurs de la société civile appellent à un respect rigoureux des engagements de cessez-le-feu pour restaurer la paix dans cette région, déjà en proie à une instabilité chronique.
La spirale de violence à Djugu illustre la complexité de la situation sécuritaire en RDC. Les groupes armés prolifèrent, entretenant un cycle de terreur et de désespoir parmi les populations locales. Les appels à la paix et à la protection des civils se multiplient, mais l’efficacité des solutions reste incertaine.
Réactions et perspectives d’avenir
Les récentes escalades de violence dans l’Est de la RDC suscitent des réactions diverses sur le plan national et international. Les autorités congolaises, tout en accusant le M23 d’être soutenu par le Rwanda, tentent de mobiliser la communauté internationale pour obtenir un soutien accru dans la lutte contre les groupes armés. Le Lieutenant Reagen Mbuyi, porte-parole des opérations militaires Front-Nord, a affirmé que l’armée maintenait ses positions tout en respectant les accords de cessez-le-feu de Luanda.Cependant, la situation demeure volatile. Bien que les progrès militaires des FARDC soient encourageants, ils ne suffisent pas à garantir la sécurité des civils, qui continuent de fuir les zones de conflit. Les témoignages des habitants révèlent une profonde inquiétude quant à l’avenir, alors que les combats persistent et que les groupes armés semblent déterminés à maintenir leur emprise sur certaines régions.
Alors que la communauté internationale observe la situation, la question demeure : quelles mesures concrètes peuvent être mises en œuvre pour stabiliser cette région en proie à la violence ? Une collaboration entre les acteurs locaux, nationaux et internationaux est cruciale pour trouver des solutions durables, mettant fin à ce cycle de violence et restaurant la paix tant attendue par les populations de l’Est de la RDC.
