Retrait de Kasugho, après de violents combats
Lubero, 7 mars 2025 – Le territoire de Lubero, dans le Nord-Kivu, a été le théâtre de violents affrontements ces derniers jours entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), et les combattants du Mouvement du 23 mars (M23). Face à la pression militaire, les rebelles ont fini par se retirer de trois villages stratégiques : Kasugho, Katoyo et Kagheri, situés à environ 45 kilomètres à l’ouest de Lubero-centre.
Un retrait sous tension et des accusations de pillages

Des sources locales rapportent que le M23 a également abandonné ses positions dans la localité de Bas-Musindi, où il avait installé ses bases autour de la Radio Télévision Communautaire Tayna (RTCT). Cependant, ce retrait ne s’est pas fait sans conséquences. Plusieurs témoins dénoncent des actes de pillage commis par les combattants en partance.
« Dans leur base de la radio, ils viennent d’emporter le nouveau mixeur, l’ordinateur et les microphones », confie un habitant de Kasugho, consterné par la situation. Des boutiques de villageois ont aussi été mises à sac, accentuant la détresse des populations déjà durement éprouvées par les combats.
L’armée ougandaise en position face aux tensions persistantes

Alors que la menace du M23 planait sur Lubero-centre, l’armée ougandaise (UPDF) a renforcé sa présence dans un village voisin, soulevant des interrogations sur son rôle dans ce conflit complexe. L’offensive menée par les FARDC et les VDP semble avoir porté un coup aux rebelles, mais la situation reste volatile, et les habitants redoutent de nouvelles incursions.
Si ce retrait constitue une avancée militaire pour Kinshasa, la population locale, elle, continue de vivre dans la peur et l’incertitude. L’ampleur des pillages et des exactions commises par le M23 lors de son départ pose également la question de la protection des civils, alors que la région demeure un épicentre des tensions dans l’est de la RDC.