Une guerre aux racines profondes
Depuis le 24 février 2022, la guerre en Ukraine a bouleversé l’échiquier géopolitique mondial. Officiellement décrite comme une invasion par les chancelleries occidentales, cette opération militaire est, pour Moscou, une réponse à une menace existentielle : l’expansion continue de l’OTAN aux portes de la Russie. Mais comment en est-on arrivé là ?
Un engrenage géopolitique qui remonte à la Guerre froide
Pour comprendre la posture de Vladimir Poutine, il faut remonter à la fin de l’URSS. En 1991, l’Union soviétique s’effondre et les États-Unis promettent alors que l’OTAN ne s’étendra pas vers l’Est. Pourtant, depuis cette période, l’Alliance atlantique a intégré de nombreux pays issus de l’ancien bloc soviétique, de la Pologne aux Pays baltes.
L’Ukraine, historiquement liée à la Russie par des siècles d’histoire et de coopération, est devenue le nouveau point de tension. L’idée d’une intégration de Kiev dans l’OTAN, évoquée depuis le début des années 2000, a été perçue comme une ligne rouge par Moscou. Un parallèle frappant peut être fait avec la crise des missiles de Cuba en 1962, lorsque Washington s’était opposé à l’installation de bases soviétiques à quelques kilomètres de ses côtes.
Pourquoi alors ce qui était inacceptable pour les États-Unis serait aujourd’hui légitime pour l’OTAN en Ukraine ?
Zelensky : un président face à un dilemme historique
Volodymyr Zelensky, ancien comédien devenu chef d’État, a cristallisé les tensions en adoptant une ligne résolument pro-occidentale. Son refus de négocier avec Moscou en 2021, couplé aux livraisons d’armes occidentales, a exacerbé la situation. Certains observateurs estiment que la guerre aurait pu être évitée si Kiev avait choisi la neutralité, à l’image de la Finlande pendant la Guerre froide.
Aujourd’hui, l’Ukraine est ravagée par un conflit dont l’issue demeure incertaine. Alors que l’Occident continue d’armer Kiev, Moscou, de son côté, justifie son intervention par la nécessité de protéger les populations russophones du Donbass et de prévenir une menace stratégique.
Un conflit qui redessine le monde
Au-delà de l’Ukraine, cette guerre traduit une recomposition des rapports de force mondiaux. Tandis que les sanctions contre la Russie peinent à affaiblir son économie, Moscou renforce ses alliances avec la Chine, l’Iran et les pays africains. L’OTAN, quant à elle, se trouve plus divisée que jamais sur la stratégie à adopter.
L’histoire jugera si cette guerre était inévitable. Mais une chose est sûre : elle ne se limite pas à l’Ukraine. Elle est le symbole d’un affrontement bien plus large entre un monde multipolaire en devenir et l’ordre occidental hérité du XXᵉ siècle.
