Consolidation budgétaire en Côte d’Ivoire : un chemin vers la stabilité

Une réduction significative du déficit budgétaire
Les efforts de consolidation budgétaire entrepris par le gouvernement ivoirien portent leurs fruits. La ministre de l’Économie, Nialé Kaba, l’a affirmé lors d’une conférence de presse tenue le 29 janvier 2025. En effet, le déficit budgétaire a progressivement diminué, passant de 6,8 % du PIB en 2022 à 5,2 % en 2023, puis à 4,0 % en 2024. Cette tendance à la baisse témoigne d’une gestion rigoureuse des finances publiques et d’une volonté politique affirmée de stabiliser l’économie nationale.
Ce recul du déficit résulte d’une série de mesures efficaces. À commencer par l’augmentation des recettes fiscales, qui ont crû de 10,2 % sur une période de dix mois en 2024. Parallèlement, les dépenses publiques n’ont augmenté que de 5,9 %. Cette discipline budgétaire est cruciale pour atteindre les objectifs du gouvernement, fixé à un déficit de 3 % du PIB d’ici 2025.
Les experts économiques saluent cette dynamique. Elle renforce la crédibilité de la Côte d’Ivoire sur la scène internationale. La confirmation de la notation « BB- » par Fitch Ratings, le 31 janvier 2025, en est un exemple. L’agence souligne que ces efforts de consolidation budgétaire sont essentiels pour maintenir des perspectives économiques positives, favorisant ainsi l’attraction des investissements étrangers.

Un cadre macroéconomique solide
La consolidation budgétaire ne se limite pas à la réduction du déficit. Elle vise aussi l’établissement d’un cadre macroéconomique stable. La maîtrise de l’inflation, estimée à 3,5 % en 2024, en est un indicateur clé. Une inflation contrôlée préserve le pouvoir d’achat des ménages et favorise un climat d’investissement serein.
Les réformes fiscales, dont la simplification du code fiscal et la rationalisation des exonérations, ont joué un rôle déterminant. Elles visent à élargir l’assiette fiscale et à améliorer l’administration des impôts, permettant d’augmenter le ratio impôts/PIB de 0,5 point par an d’ici 2028. Cette évolution est essentielle pour garantir la pérennité des finances publiques et soutient le développement économique.
Les acteurs économiques, entreprises et investisseurs compris, accueillent ces réformes avec optimisme. Elles procurent une plus grande prévisibilité et réduisent les risques associés à l’environnement fiscal. En conséquence, cela pourrait inciter davantage d’entreprises à investir dans le pays, stimulant ainsi la croissance économique.

Les défis à relever pour l’avenir
Malgré ces avancées, le gouvernement ivoirien fait face à plusieurs défis. Il est essentiel de maintenir la dynamique de consolidation budgétaire tout en répondant aux besoins croissants de la population. Les investissements dans les infrastructures, l’éducation et la santé sont cruciaux pour soutenir le développement à long terme du pays.
De plus, la dépendance à certaines matières premières, comme le cacao et le café, expose l’économie ivoirienne aux fluctuations des prix sur le marché international. Cela souligne l’importance de diversifier l’économie et de développer d’autres secteurs, tels que l’industrie et les services, pour réduire cette vulnérabilité.
Enfin, la question de la transparence et de la bonne gouvernance est primordiale. Les citoyens doivent être convaincus que les efforts de consolidation budgétaire engendrent des bénéfices tangibles pour la société. La lutte contre la corruption et la promotion de la participation citoyenne dans les processus budgétaires sont fondamentales pour renforcer la confiance dans les institutions publiques.
Les efforts de consolidation budgétaire en Côte d’Ivoire montrent des résultats prometteurs. Toutefois, ils soulèvent des questions sur la durabilité de cette dynamique. Comment le gouvernement pourra-t-il maintenir cet élan tout en répondant aux attentes croissantes de la population ? Quelles mesures supplémentaires seront nécessaires pour diversifier l’économie et garantir une croissance inclusive ? Ces interrogations méritent d’être explorées pour envisager l’avenir économique de la Côte d’Ivoire.