Entre rupture, innovation,rigueur et patriotisme
Sous les lambris solennels du Palais présidentiel, ce mercredi 4 juin, souffle un vent qui pourrait bien redessiner les contours de la République gabonaise. À l’issue du Conseil des ministres présidé par le Président Brice Clotaire Oligui Nguema, le pays a assisté à une déclaration d’intention forte, portée par une vision cohérente, ambitieuse et, surtout, fermement ancrée dans les attentes du peuple. Au cœur de cette nouvelle impulsion : rigueur politique, redéfinition du jeu démocratique, souveraineté économique assumée. Analyse.
Démocratie : de la prolifération à la rationalisation

Dans un pays saturé par des dizaines de partis politiques souvent sans colonne vertébrale idéologique ni ancrage populaire, la réforme annoncée hier soir marque un tournant. Le Chef de l’État ne s’en est pas caché : « la réforme des partis politiques n’est pas une option, mais une exigence ». Exit les coquilles vides, place à des entités enracinées, responsables, représentatives. La barre est posée à 9 000 adhérents répartis dans les neuf provinces ; une exigence de territoire, d’engagement et de substance.
Ce n’est pas là une volonté de museler l’expression politique, mais bien de la crédibiliser. Le multipartisme de façade a fait son temps. Désormais, chaque parti devra justifier d’une véritable vie organique, d’un financement transparent et d’un devoir de participation électorale. Pour le Président de la République, il ne s’agit pas de rétrécir l’espace démocratique, mais de l’assainir.
Cinq Fonds stratégiques pour reconstruire l’État

C’est sans doute l’un des moments forts du Conseil : l’adoption de cinq projets de loi instaurant des Fonds stratégiques. L’agriculture, la pêche et l’aquaculture, l’énergie et l’eau, l’habitat et les infrastructures deviennent désormais des axes structurants d’une souveraineté économique renouvelée.
Chaque fonds sera doté d’un organe de gouvernance clair, placé sous la bannière de la performance, de la transparence et de la redevabilité. L’objectif ? Sortir des logiques budgétaires stériles pour irriguer les territoires d’investissements concrets, productifs et créateurs d’emplois. C’est un nouveau pacte de développement que propose Oligui Nguema, un pacte qui veut conjuguer action publique, partenariat privé et urgence sociale.
La rupture avec l’Europe halieutique : un acte de souveraineté

Autre décision de poids, à la résonance géopolitique notable : la dénonciation imminente de l’Accord de Partenariat de Pêche Durable (APPD) avec l’Union européenne. Le Président l’a dit sans ambages : cet accord « ne saurait être reconduit en l’état ». Et pour cause : les recettes générées ne reflètent ni la richesse extraite, ni les coûts assumés par l’État gabonais.
C’est ici que s’affirme une volonté claire de reprendre la maîtrise des ressources halieutiques. Zones de débarquement modernes, chantiers navals, unités de transformation industrielle… Le Gabon se prépare à bâtir sa propre filière thonière, durable, intégrée et souveraine. Une ambition qui n’est plus un simple slogan, mais une priorité stratégique.
Vers une nouvelle comptabilité de la richesse gabonaise

Le Chef de l’État a également pointé un angle mort majeur dans l’appréciation de la santé économique du Gabon : l’absence de prise en compte du capital naturel. Forêts, crédits carbone, ressources halieutiques : autant de richesses invisibles dans le PIB actuel, mais pourtant fondamentales dans les négociations internationales.
En instruisant son Ministre de l’Économie à intégrer ces actifs stratégiques dans les agrégats nationaux, Oligui Nguema engage le pays dans une réflexion de fond, à la croisée de l’économie verte et de la diplomatie d’influence. Il ne s’agit plus seulement de compter, mais de rendre compte.
Unité, exemplarité, efficacité : les maîtres-mots du nouveau cap

Derrière cette avalanche de mesures, une ligne directrice : rigueur, vérité des faits, et fidélité au suffrage. Le Président appelle son gouvernement à « l’unité, la détermination et l’exemplarité ». Un triptyque qui sera scruté de près, à mesure que les promesses se confronteront à la réalité du terrain.
Car le temps des diagnostics est révolu. Celui des engagements clairs, mesurables et évalués vient de commencer. Et cette fois, l’architecture institutionnelle semble prête à l’assumer.
Conclusion

Brice Clotaire Oligui Nguema ne s’est pas contenté de présider un Conseil des ministres. Il a délivré une feuille de route. Plus encore, une doctrine. Une volonté politique assumée d’entrer dans l’histoire non pas par des effets d’annonce, mais par une transformation en profondeur de l’État gabonais. Il faudra juger aux actes, certes. Mais ce 4 juin 2025 restera, sans nul doute, comme un moment charnière : celui où le Gabon a commencé à écrire un nouveau chapitre – sobre, exigeant, souverain.


