En plein cœur de Libreville, sur cette terre chargée d’histoire et de mémoire coloniale, un bâtiment longtemps symbole de la présence française vient de changer de main. Ce mardi 6 mai 2025, l’ancien édifice abritant autrefois l’ambassade de France a officiellement été cédé à l’État gabonais, marquant un tournant aussi discret que lourd de sens dans les relations entre les deux nations.
C’est dans une ambiance solennelle, empreinte d’un certain soulagement diplomatique, que les représentants des gouvernements gabonais et français ont apposé leur signature sur l’acte de vente. Une page se tourne, une autre s’ouvre. Ce lieu emblématique, situé au cœur du centre-ville, devient désormais une propriété de l’État gabonais, et offre des perspectives nouvelles quant à son usage futur.
L’ambassadeur de France au Gabon, Fabrice Mauriès, a salué un acte « porteur d’espoir et d’avenir ». Selon lui, cette cession « pourrait ouvrir la voie à une coopération renouvelée, plus respectueuse des ambitions du Gabon », évoquant des projets culturels, économiques et symboliques à venir.
Côté gabonais, l’acquisition n’est pas qu’immobilière. Elle est un acte de souveraineté. Une volonté affichée de reprendre la main sur des symboles de l’histoire, non pour les effacer, mais pour mieux les redéfinir. Dans cette optique, plusieurs personnalités présentes ont insisté sur la portée stratégique de cette décision. « Ce bâtiment raconte une époque, mais c’est à nous désormais de lui faire raconter l’avenir », a résumé un officiel.
Ce geste s’inscrit pleinement dans la dynamique actuelle de redéfinition des relations franco-gabonaises, amorcée depuis la transition politique de 2023. Libreville ne veut plus être un simple réceptacle des politiques étrangères ; elle entend être un partenaire équitable, actif et souverain.
L’ancien siège de la diplomatie française à Libreville devient donc un symbole repris en main. Et dans ce geste, c’est peut-être une nouvelle manière de concevoir la coopération sud-nord qui se dessine : respectueuse, équilibrée, et ancrée dans la réalité des peuples. Un simple bâtiment, certes. Mais dans ses murs, souffle désormais un vent nouveau.
