Par la rédaction d’Africacoeurnews
Le Gabon est entré depuis le samedi 29 mars dans une période décisive de son histoire politique : celle de la campagne présidentielle en vue de l’élection du 12 avril prochain. Une semaine déjà que les principaux candidats sillonnent le pays, entre promesses, bain de foule, stratégies médiatiques et bataille pour les cœurs. Premier point d’étape d’une course qui s’annonce serrée, haletante et historique.
Oligui Nguema : une machine électorale bien huilée

C’est un rouleau compresseur. À peine la campagne lancée, Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition et candidat du Rassemblement des Bâtisseurs, a déployé une présence écrasante sur le territoire national. Selon les observations de la rédaction d’Africacoeurnews, sa présence est signalée dans plus de 85 % des villes des provinces de l’Estuaire, du Moyen-Ogooué, de la Ngounié, de la Nyanga, de l’Ogooué-Maritime et de l’Ogooué-Lolo. Du nord au sud, de l’intérieur aux côtes, l’homme de la reconquête est partout, porté par la logistique redoutable de son équipe et un discours de continuité et de refondation de l’État.
Mais au-delà de la présence, c’est l’adhésion réelle qui compte. À ce stade, le taux moyen d’opinion favorable à Oligui Nguema dans les départements visités est estimé à 68 %. Solide, certes, mais révélateur aussi d’un électorat qui reste vigilant, scrutant les projets, les engagements, et la sincérité d’une transition annoncée inclusive.
Bilie-By-Nze : le pari de la capitale

L’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, surnommé le Candidat de l’Espérance, a choisi une stratégie radicalement différente. Moins expansif dans sa tournée, il a concentré sa campagne dans la province de l’Estuaire, avec Libreville comme cœur battant. Un pari risqué mais potentiellement payant, car la capitale et ses environs concentrent la majorité de l’électorat national.
Et les chiffres lui donnent partiellement raison : avec 25 % d’intentions de vote recensées dans Libreville et sa périphérie, Bilie-By-Nze s’affirme comme l’un des prétendants sérieux, misant sur une jeunesse urbaine, une classe moyenne éduquée, et un discours de rupture apaisée.
Zenaba Gninga Chaning : la surprise de l’intérieur

Si la campagne avait un visage inattendu cette semaine, ce serait celui de Zenaba Gninga Chaning. La candidate, discrète à ses débuts, a méthodiquement tissé sa toile à l’intérieur du pays. Ses visites dans plusieurs capitales provinciales et départements lui valent aujourd’hui la deuxième place hors de Libreville, et la troisième position sur le plan national.
Figure féminine montante, elle incarne une voix différente, portée par les réalités rurales, la voix des oubliés et une approche sensible des enjeux sociaux. Sa percée pourrait bien peser lourd à la veille du scrutin.
Iloko Boussengui : l’ombre qui monte

Stéphane Germain Iloko Boussengui ferme ce quatuor de tête. Moins médiatisé que ses concurrents, mais tout aussi déterminé, il a su, en une semaine, occuper la quatrième place du classement des intentions de vote. Sa campagne, axée sur la réconciliation nationale et la justice sociale, séduit une frange croissante de l’électorat encore indécis.
Un jeu encore ouvert
Ce premier bilan dresse les contours d’une bataille électorale bien engagée, mais loin d’être jouée. Si Oligui Nguema semble avoir pris une longueur d’avance sur le terrain, la diversité des profils et la vitalité du débat politique laissent entrevoir des rebondissements. À l’heure où les électeurs s’interrogent, observent, comparent, la dernière semaine de campagne s’annonce déterminante.
Dans les villages comme dans les grandes villes, dans les quartiers populaires comme dans les cercles d’influence, le Gabon retient son souffle.
Le rendez-vous est pris pour le 12 avril. Le peuple tranchera. L’histoire s’écrira.