Élections présidentielles en Côte d’Ivoire : Enjeux et préparatifs

Contexte politique et historique
La Côte d’Ivoire se prépare à un moment clé de son histoire : l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Dans un pays marqué par des crises passées, notamment celles de 1999, 2010 et 2020, les tensions sont palpables. Ces événements ont laissé des cicatrices profondes, rendant d’autant plus cruciale la nécessité d’une élection inclusive et pacifique.
Alassane Ouattara, président depuis 2011, a récemment laissé entendre qu’il serait « bientôt investi » comme candidat à un quatrième mandat. À 83 ans, son éventuelle candidature suscite des débats animés dans la société et au sein des partis politiques. Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) se dit confiant en sa victoire dès le premier tour, tandis que l’opposition se prépare à contester cette situation.
La Commission électorale indépendante (CEI) a publié une liste électorale provisoire. Toutefois, plusieurs figures politiques de l’opposition, dont Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, en sont exclus en raison de précédentes condamnations pénales. Cette exclusion soulève des questions sur la transparence et l’équité du processus électoral. Les appels à la réconciliation nationale et à l’inclusion de tous les candidats résonnent de plus en plus dans le débat public.

Les acteurs clés et leurs rôles
Les acteurs politiques ont un rôle fondamental dans l’organisation de cette élection. Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole du RHDP, a accusé l’opposition de chercher à retarder le processus, tandis que Mamadou Touré, son porte-parole adjoint, a insisté sur l’égalité de tous les partis. Ces tensions illustrent une polarisation croissante en Côte d’Ivoire.
Les leaders religieux, notamment ceux de la Conférence des Évêques Catholiques de Côte d’Ivoire (CECCI), appellent à une élection « juste, transparente, inclusive et apaisée ». L’importance d’un dialogue entre les partis politiques est soulignée, tout comme la nécessité d’une vigilance accrue des forces de sécurité pour maintenir la paix. Leur intervention est primordiale dans un pays où la religion joue un rôle central.
D’autres figures politiques, comme Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, et Jean-Louis Billon, délégué départemental du même parti, expriment leur désir de changement. Tidjane Thiam, en renonçant à sa nationalité française, souhaite montrer son engagement envers la Côte d’Ivoire. De telles démarches visent à rassembler l’opposition autour d’une candidature forte, essentielle dans cette période délicate.

Les enjeux de la transparence et de la paix
La transparence du processus électoral est fondamentale. La CEI a initié des mesures pour combattre la désinformation et encourager les citoyens à signaler d’éventuelles anomalies dans la liste électorale. Toutefois, ce faisant, elle se heurte à un scepticisme croissant de la part de certains partis d’opposition, qui remettent en question sa légitimité.
Parallèlement, Myss Belmonde Dogo, ministre de la Cohésion nationale, appelle à préserver la paix et à encourager la solidarité entre les communautés. Des forums et ateliers sont organisés pour sensibiliser les dirigeants communautaires et les jeunes sur leur rôle dans la promotion d’un climat apaisé. Ces efforts sont cruciaux pour éviter des tensions à l’approche des élections.
Enfin, la question de la réconciliation nationale demeure pressante. Les évêques catholiques et d’autres acteurs de la société civile insistent sur l’importance d’un dialogue inclusif pour garantir une élection pacifique. Les questions d’inclusion des candidats exclus et de gestion des tensions politiques nécessitent un traitement sérieux pour prévenir une crise postélectorale.
Conclusion et perspectives
Avec l’élection présidentielle de 2025 qui approche, la Côte d’Ivoire se trouve à un tournant décisif. Les enjeux de transparence, d’inclusion et de paix sont plus que jamais cruciaux. Tous les acteurs politiques, religieux et sociaux doivent collaborer pour garantir un processus électoral serein et légitime.
La grande question reste de savoir si le pays pourra surmonter ses divisions passées et bâtir un avenir politique stable. Les mois à venir seront essentiels pour observer l’engagement des différentes parties envers les principes démocratiques. La Côte d’Ivoire peut-elle réellement tourner la page des conflits antérieurs et avancer vers une démocratie véritablement inclusive ?