Yaoundé, la capitale camerounaise, se réveille une fois de plus sous le poids des immondices. Des montagnes de déchets jonchent les rues, obstruent les trottoirs et exhalent une odeur pestilentielle qui indispose habitants et commerçants. Une situation qui s’aggrave chaque jour et suscite une inquiétude grandissante chez les Yaoundéens.
Une ville en crise face aux ordures

De Mvog-Mbi à Madagascar, en passant par Ekounou et le Marché Central, le spectacle est le même : des amas d’ordures qui s’amoncellent, donnant une image peu reluisante de la ville censée être le cœur politique et administratif du Cameroun. Le contraste est saisissant entre les beaux édifices gouvernementaux et les tas de déchets qui envahissent les rues.
« Ça fait plusieurs jours que les camions de collecte ne passent plus. On vit avec les odeurs, les mouches et même les rats. Nos enfants tombent malades », s’indigne M. Atangana, un habitant de la Briqueterie.
HYSACAM, un service débordé ?
L’entreprise en charge de la collecte des ordures, HYSACAM, est pointée du doigt. Si elle plaide souvent des difficultés financières et logistiques, les populations, elles, ne comprennent plus ces justifications récurrentes.
« Nous payons nos taxes municipales, mais le service ne suit pas. Il faut une vraie réforme de la gestion des déchets dans cette ville », martèle une commerçante du marché Mokolo.
Face à la grogne populaire, les autorités locales peinent à apporter des solutions concrètes. Pourtant, l’impact de cette crise va bien au-delà de l’esthétique urbaine : les risques sanitaires sont réels. Paludisme, choléra, infections respiratoires… Les hôpitaux de la ville signalent une recrudescence des maladies liées à l’insalubrité.
Des solutions en attente

Malgré les promesses répétées de la mairie et du gouvernement, la situation semble loin d’être maîtrisée. Certains experts suggèrent une décentralisation plus efficace de la gestion des déchets, tandis que d’autres plaident pour l’ouverture du marché à d’autres opérateurs afin de rompre avec le monopole d’HYSACAM.
En attendant, les habitants de Yaoundé continuent de cohabiter avec leurs déchets, en espérant que les montagnes d’ordures ne deviennent pas des symboles permanents de la capitale camerounaise.
Par Prince Bertoua (Africacoeurnews)