« 4 millions de dollars pour ma tête et celle de Pero Luwara »
La tension monte d’un cran dans le paysage politico-médiatique congolais. Le journaliste Baelenge Irenge sort du silence et accuse le ministre de la Justice, Constant Mutamba, d’avoir mis une prime de 4 millions de dollars sur sa tête et celle de son confrère Pero Luwara. Dans une déclaration percutante, il dénonce les pressions dont il ferait l’objet et promet de rendre publiques les preuves accablantes dont il dispose.
Une offre de corruption refusée ?
Baelenge Irenge ne mâche pas ses mots. Il affirme avoir été approché par Constant Mutamba, qui lui aurait proposé une somme d’argent conséquente en échange d’un travail d’image en sa faveur. « J’informe l’opinion publique que le ministre de la Justice m’a contacté pour me payer une grande somme d’argent, afin de travailler sur son image. J’ai refusé », révèle le journaliste, mettant en cause les méthodes du ministre.Toujours selon lui, les sollicitations n’auraient pas cessé : « Presque chaque jour, il m’appelle, mais je ne décroche pas ses appels. Je détiens encore les preuves de nos conversations », insiste-t-il, laissant entendre qu’il pourrait bientôt divulguer ces éléments sur les réseaux sociaux.
Une attaque contre la presse indépendante ?
Cette déclaration de Baelenge Irenge intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le pouvoir et certains journalistes critiques. Le fait qu’une telle somme soit évoquée pour sa mise à l’écart, voire son élimination, révèle une dérive préoccupante pour la liberté d’expression en RDC. « Je suis journaliste et non rebelle », rappelle-t-il, réfutant toute connivence avec Corneille Nangaa, l’ancien président de la CENI, qui a pris ses distances avec le régime de Félix Tshisekedi.
Mais au-delà de cette affaire individuelle, Baelenge Irenge voit dans cette situation une illustration plus large des dysfonctionnements du pouvoir : « Ce communiqué du ministère de la Justice dénote l’incompétence des gens qui travaillent avec Tshisekedi. » Une accusation lourde, qui souligne le climat délétère au sein des institutions congolaises.
Quelle suite pour cette affaire ?
Alors que Baelenge Irenge promet de publier ses preuves prochainement, l’affaire risque de provoquer un séisme politique et médiatique. L’opinion publique attend désormais de voir si le journaliste tiendra parole et quelles seront les réactions du ministre Constant Mutamba, qui pourrait être contraint de répondre à ces accusations explosives.
Dans un pays où la presse joue un rôle crucial dans la dénonciation des dérives du pouvoir, cette confrontation entre un journaliste et un ministre ne manquera pas de raviver le débat sur l’indépendance des médias et les pressions exercées sur eux.
